arpente la prairie

"LA HONTE?! Ah mais vous en avez des bonnes! Il m'aura fallu un certain temps avant de vous retrouver jeune prêtresse mais c'est désormais chose faite. Et je vous trouve bien injuste de poser un tel jugement. Dites moi prêtresse, combien d'hommes vous ont aimé pour ce que vous êtes? En tant que personne, en tant qu'être pensant et non pas comme le sexe faible et une faiblarde en robe incapable de se battre adéquatement? Répondez honnêtement pour voir, je suis sûr que ce sera amusant..."

Fis-je savoir d'un ton rieur. Elle m'amusait celle là, à ne voir que la partie sombre de ma personne... Mais c'était sans doute justifié, au fond, j'avais couru après en quelque sorte.

"Alors?"

"Pour vous trouvez-vous c'était un moindre mal je dirais. Il en aura fallu du temps mais je ne suis pas homme à abandonner facilement. Ce qui me surprend moi c'est que vous êtes, en tant que prêtresse, devriez être ouverte et compatissante et à mon encontre je ne perçois rien de tel. Pourquoi donc?"

Demandais-je d'un ton à la fois peiné et curieux. sur ce coup ci, je n'étais certainement pas fautif! Tout ce que j'avais fait c'était d'être aimable et aimant! Quand j'étais mauvais on hurlait au scandale, quand j'étais aimable on se méfiait? Tsss...

"Si vous connaissiez le centième de ce que l'on dit sur moi, prêtresse, vous vous apercevriez que cette preuve, vous l'avez déjà eu. Vous ne m'aimez pas parce que vous vous sentez faible. Ce que vous tentez de faire c'est de reprendre pied, de reprendre le dessus. Vous oubliez que oui, effectivement, la guerre est mon domaine donc ce genre de manigances, je l'ai déjà vu... Et je me comportes en gentilhomme: j'aurais pu vous tuer pour votre insolence. Et je me refuse obstinément à le faire."

Rétorquais-je d'un ton tranquille. si elle pensait pouvoir se servir de moi...

"Je peux par contre vous montrer à quel point je suis démoniaque par contre si vous continuez à me provoquer."

"Que pour une érudite vous manquez de sagesse et de logique. Vous êtes trop impulsive. Ce qui vous rend aveugle à la vérité. Ne pas tuer ce n'est pas simplement aller contre certaines de mes visées ou idéaux. C'est céder la place au côté humain, pour ce qu'il en reste, de ma personne. Vous essayez de gagner un argument qui n'a pas lieu d'être. Vous avez peur, vous êtes déstabilisée et vous essayez par tous les moyens de trouver un sens basé sur vos préjugés. Regardez moi dans les yeux prêtresse. Au fond. Tout au fond. Et alors vous verrez que je ne vous mens pas. On dit que vous pouvez lire les âmes. Voyons ce que vous trouverez dans la mienne."

Irréfutable. La prêtresse se retrouverait sur le derrière sous la force des arguments. Peut-être qu'elle se déciderait enfin à voir les choses en face...

"J'ai une idée moi... Demandons à quelqu'un d'impartial de se prononcer sur la question. Interrogeons votre dieu tiens, il sera excellent juge de cette affaire. Son point de vue fera figure d'autorité. Cela vous convient-il, jeune prêtresse du feu?"

Proposais-je. Nous allions voir de quoi il retournait réellement au final...

"Et si elles restent bien droites, parfaitement neutres? Quel sera la signification de ce présage? Mais soit, j'accepte. J'ajoute que si vous gagnez... Et bien Je vous montrerai que je peux être réellement bon. Cela vous va? Cela promet d'être amusant. MAIS! Si je gagne... À ce moment là, vous resterez prêtresse tout en acceptant ce que je vous ai démontré précédemment et irez dans le même sens."

Répondis-je calmement. Perdre ou gagner, cela faisait peu d'importance. tant qu eje restais en sa compagnie!

"Que vous dites très chère que vous dites. Je ne perds rien, je suis toujours en votre charmante et délicieuse compagnie. Si c'est là le prix à payer pour tricher de la sorte... Soit. Car je ne crois en rien a résultat de cette affaire. Il est bien trop simple de manipuler les éléments que l'on contrôle. Vous c'est le feu et moi les soldats. Je croirai à ce genre de chose quand j'entendrai la voix de votre dieu."

Le ton était amusé. Rien de plus, rien de moins. Elle pensait que son tour de passe-passe allait me confondre? Allons donc! J'étais plus malin que cela!

"Je l'admets, je l'admets même non sans un amusement non dissimulé. Mais vous ne m'enlèverai pas de la tête que vous ête très jolie que je vous aime et que je n'ai pas souillé votre titre. Si bénéficier de bons sentiments de la part d'autrui est signe de souillure de votre office, c'est que c'est une religion très mal faite. Regardez-vous jeune prêtresse, vous avez l'air d'un ange. Et vous me reprochez de tomber en amour avec la perfection? Vous êtes bien cruelle je trouve. Mais j'aime cela. Cela change de ces idiotes de la cour qui s'évanouissent dès que le sourire est charmeur."

Répondis-je le plus honnêtement du monde.

"Et si nous reprenions à zéro? On a tous droit à une seconde chance non? Faisons comme cela et ensuite vous rendrez votre verdict, prêtresse du feu."

Joignant le geste à la parole, j'y allai d'une profonde révérence et reprit la parole.

"Bien le bonjour à vous gente dame. Je me présente, Sim Smiterling, seigneur de guerre en ces temps troublés. Vous... N'avez besoin d'aucune présentation. Il est évident que vous êtes la perfection incarnée, on ne saurait être plus radieuse que vous. Dites moi, que fait un ange si loin du paradis? ce monde n'est pas fait pour les gens purs et vertueux..."

Agrémentant le tout d'un baise main exécuté dans les règles de l'art, je lui adressai ensuite un radieux sourire.

« La même chose que bien des gens d’alignements neutres : se trouver un endroit pour eux, prospérer entouré de gens avec qui je m’entends bien, allant porter aide et assistance, parfois gratuitement, d’autres fois en échange de quelque chose… Vous savez, faire sa vie tranquille tout en restant apte à se défendre. Mes terres sont prospères, fertiles et contiennent de jolies mines donc je ne me plains pas, je vis mieux que beaucoup d’autres. Et vous? Je suppose que vous êtes venu répandre le bonheur et les sourires en ce bas monde, offrant au monde une vision de pureté, de noblesse et de beauté pour occulter les horreurs qui se font en ce monde? Chose certaine, ce monde ne vous le rend pas bien. On devrait voir des pétales des délicates roses partout où vos pieds foulent le sol… »

Répondis-je d’un ton charmeur ponctué d’un sourire ravageur. Je savais être un vrai séducteur quand il le fallait et un avocat de la paix. Chose certaine, mes paroles n’avaient pas l’air de la laisser indifférente…

« Je sais maintenant pourquoi la nuit tombe; le soleil se cache, honteux d’être moins radieux et lumineux que vous. Mais il est orgueilleux le bougre, nous devrions vivre dans une nuit éternelle éclairés par votre présence seule… »

« Je suis seigneur de guerre. J’ai fais mon lot de bonne choses et de mauvaises choses. Je sers ma cause et mes intérêts mais souvent, mes objectifs recoupent ceux d’autres. J’ai donné la mort certes mais la vie également. Aider un village, construire des choses, faire pousser de la nourriture… Je l’avoue, je dirige ce qui m’appartient d’une main de faire et punir de mort une faute est chose que je n’hésite pas à faire. Par contre, tous sur mes terres ont à manger et à boire, ont une demeure bien à eux et des possessions qui leurs sont propres. Je veille à leur bien être du mieux que je le peux et je garanti leur protection. Je suis autoritaire, d’accord. Cruel, soit. Mais personne sur mes terres n’a à se plaindre. Les impôts sont pratiquement nuls, mes citoyens sont éduqués, mon armée bien formée… J’essaie de faire un petit paradis sur terre pour ceux prêts à me suivre et à servir sous mes ordres. J’ai mes défauts comme tout le monde. Mais je ne suis pas un mauvais homme pour autant. Et si vous voulez voir ce qu’il y a sous l’armure… Soit. »

J’entrepris de la retirer pièce par pièce me retrouvant en pantalons longs et chandail long. Même s’ils cachaient la peau, ma puissante musculature était parfaitement visible derrière le tissu et à défaut d’être le plus beau des hommes il fallait bien reconnaître que j’étais tout un spécimen. D’où le port d’armure. Me retrouver avec des femmes faciles aux basques qui n’en avait qu’après ma personne et mes biens… Non merci! Et donc constamment en armure, ma peau voyait rarement le soleil…

Mais bon sang, il fallait le dire plus clairement quand elle parlait de voir sous l’armure! Comment étais-je censé deviner moi? C’était le travail des prêtres, des oracles et des devins de faire des trucs du genre! Moi quand on me parlait par énigme… J’étais un homme d’action après tout : un ordre pour un ordre, une consigne pour une consigne et hop! Les choses suivaient leur cours non de non! Mais bon, LÀ elle me donnait une consigne simple. Je m’attelai donc à la tâche de remettre mon armure, casque excepté, que je gardai au creux de mon bras.

« Pardonnez moi de vous le faire remarquer mais quand vous parlez à un militaire, évitez les paroles moins claires et plus nébuleuses. De façon générale, nous sommes habitués au sens cru des choses. Nécessité oblige vous voyez. J’ose espérer que ce que vous avez vu ne vous a pas déçu par contre, on devrait toujours chercher à plaire à une femme telle que vous… Vous devriez être reine et commander à vos fidèles en émoi devant vous… »