Néo vaincu ! ... Ah non...

Fendant l'air à une vitesse telle qu'il en était presque invisible, le sabre serpent attaquait le chevalier noir, sous la poigne ferme de son maître. Le combat s'éternisait, au point que les deux duellistes commençaient chacun à montrer des signes de fatigue, leur souffle rompant de plus en plus bruyamment le silence tendu de la salle d'entrainement. Élevant gracieusement Gekido au dessus d'elle, Arwen élança le katana vers le maître d'arme qui, dans sa parade pour l'éviter dû reculer d'un pas. Ce seul pas lui fut fatal : séparé de son maître par une frappe précise de l'adversaire au début du combat, le fourreau reptilien gisait derrière Néo, le faisant trébucher en arrière.

D'un bond rapide, la jeune femme précipita la lame du sabre serpent vers son maître, l'immobilisant juste à temps contre sa gorge. Elle sourit d'un air arrogant et chantonna d'un ton narquois :

- Vous avez perdu Monsieur Lightfellow.

Elle lui tendit la main pour l'aider à se relever, puis ajouta :

- Vous perdez votre place de meilleur duelliste de Calypta, Néo, mais consolez-vous : le maître qui sait instruire son disciple au point d'en être surpassé est, dit-on, le meilleur des maîtres. Ainsi restez vous premier dans l'une de vos disciplines, chevalier noir.

Arwen leva les yeux vers son adversaire préféré et... se réveilla. Grommelant d'une voix éteinte, elle s'étira et se leva de son lit, pour découvrir avec agacement la lune illuminant le ciel étoilé. Elle dormait mal ces derniers temps, malgré sa fatigue extrême, ses frustrations et colères quotidiennes perturbant régulièrement ses rêves. Et les réveils brusques de son maître d'arme en pleine nuit pour des attaques surprises ne facilitaient pas son repos...

La jeune femme s'avança devant son miroir et y contempla son reflet moins blanc que teinté d'ecchymoses bleues et violettes. Néo était particulièrement sévère dans son entrainement depuis plusieurs semaines déjà. Depuis sa soirée de beuverie à la taverne, plus précisément...

Prise d'une idée folle, la jeune combattante écarquilla les yeux devant son double de verre. Elle s'arma précipitamment du sabre serpent qui reposait sur son lit et sortit silencieusement de sa chambre, laissant la porte entrouverte pour ne pas en laisser échapper un bruit. Elle traversa ainsi le couloir étroit du dortoir, avançant d'un pas léger et assuré malgré le noir.

La kendoka connaissait par coeur cette partie du château, et devina son arrivée devant la porte de la chambre de Néo. Elle allait enfin pouvoir se venger des réveils agressifs du chevalier. La demoiselle lui en voulait particulièrement de sa première attaque nocturne, à laquelle elle ne s'était pas du tout attendue et durant laquelle elle s'était défendue en sous-vêtements... Depuis cette nuit, elle dormait en short et tee-shirt.

Arwen s'immobilisa quelques secondes devant la porte, vérifiant au silence de la chambre que Néo n'était pas éveillé, et ouvrit tout à coup la porte d'un puissant coup de pied avant de pénétrer la pièce d'un bond agile, Gekido brandit au dessus d'elle, prêt à attaquer.

Complètement prise au dépourvu, Arwen n'opposa aucune résistance au chevalier qui la fit tomber d'une simple prise sans le moindre effort. Allongée dos à terre, elle regardait le plafond d'un air ahuri, se demandant encore ce qui l'avait amenée à s'écraser contre le sol. Un contact froid et familier sur son cou la sortit de sa torpeur. La lame de Néo.

Elle accueillit les sarcasmes de son maître avec mauvaise humeur, resserrant avec force la poignée du sabre serpent, les joues rouges d'humiliation. Elle accepta néanmoins le bras tendu et se releva, sans pour autant ranger Gekido dans son fourreau. Le chevalier l'invita à s'asseoir, et elle s'exécuta de mauvaise grâce, peu encline à discuter après l'échec qu'elle venait d'essuyer, mais trop respectueuse pour refuser la place proposée. Elle ne remarqua qu'alors la tenue inhabituelle de son maître d'arme, qui pour une fois n'était pas protégé de son armure. Tenue appropriée pour un calyptien sur le point de se coucher, mais qui lui semblait tellement déconcertante sur Néo...

Le jeune homme remarqua ses hématomes et lui conseilla les soins de l'infirmerie, ce qu'elle n'écouta qu'avec une attention distraite. Arwen n'aimait pas avoir à demander de l'aide, ou en l'occurrence des soins. Elle écarta le conseil d'un geste de la main pour arguer :

- Ces douleurs ne sont peut-être pas si inutiles, après tout, m'y habituer m'y rendra peut-être plus résistante. Quoi qu'il en soi, plutôt les souffrir que de réclamer des soins sans lesquels je me porte bien de toute façon. Par ailleurs, je préférerais que vous parveniez à m'enseigner à éviter les coups qu'à en demander des soins.

Son ton était plus agressif qu'elle ne l'aurait voulu, la jeune femme en voulait au chevalier d'avoir si aisément retourné son attaque contre elle. Arwen savait ne devoir s'en prendre qu'à elle même pour les marques qui teintaient sa peau, et sa mauvaise foi n'était dû qu'à sa rancune. Elle fit un effort pour tempérer son humeur, craignant de s'être montrée discourtoise envers son maître, à qui elle était reconnaissante des enseignements prodigués.

Néo l'interrogea alors sur les raisons qui l'avaient poussées à l'attaquer, et elle ne put réprimer un sourire amusé. Elle répondit d'une voix douce :

- J'ai rêvé de vous...

Son sourire s'allongea et elle poursuivit :

- Vous mordiez la poussière sous le fil de mon sabre, et j'ai trouvé que cela vous allait à ravir, Néo. J'ai donc compté sur l'effet de surprise dont m'avantageait la nuit pour tenter de faire de mes songes une réalité. Ce ne sera pas pour cette nuit, apparemment.

Son sourire s'affaissa tandis que ses yeux bleus affrontèrent le regard du chevalier.

- De toute façon, le jour où je vous surpasserai, je le ferai sans besoin d'effet de surprise ni aucune duperie de la sorte.

Ses traits s'adoucirent un peu et s'égaillèrent même d'un air espiègle. Elle ajouta d'un ton léger :

- D'autre part, cela fait des semaines que votre entrainement me parait plus strict que de coutume, ce qui n'est pas peu dire, et j'aurais aimé vous faire passer un instant aussi pénible que ceux que je subis ces derniers temps. Ne vous méprenez pas: je ne vous demande aucune indulgence. Je suis simplement impatiente de pouvoir vous retourner les difficultés que vous me présentez.

Le calme du chevalier en réponse à ses propos déstabilisa la jeune femme. Décidément, elle ne parviendrait jamais à perturber sa tranquillité, que ce soit dans ses actes ou dans ses propos. Elle remarqua toutefois l'expression légèrement assombrie de Néo alors qu'il relevait ses emportements émotionnels. Pensant deviner un point sensible mais ne sachant trop comment l'amener à s'ouvrir à elle, Arwen ramena la discussion vers le premier sujet abordé par son maître d'arme. D'une voix douce, elle demanda :

- Néo ? En quoi mes emportements pourraient m'aveugler ? Qu'est ce que vous considérez comme étant "le plus important" ?

Son professeur était précédemment parvenu à amener la discussion vers un sujet plus léger, retrouvant ainsi le sourire. La jeune femme craignait donc que sa question ne lui gâte l'humeur joviale qu'il avait commencé à montrer. Mais sa curiosité et son inquiétude pour le chevalier importaient plus à ses yeux que l'amusement, souvent très éphémère, du jeune homme. De plus, si vraiment ce dernier préférait changer de sujet, elle n'insisterait pas et serait même toute prête à lui en trouver un autre. Sur ses genoux, le sabre serpent n'attendait que d'être à nouveau enserré par la poigne de son maître.

La réponse du chevalier confirma à Arwen la tristesse qu'elle avait cru lire sur son visage quelques instants plus tôt. Elle garda un court instant le silence. Elle désirait en apprendre plus sur Néo, mais elle n'était pas habituée à faire preuve de tact et de douceur, aussi hésitait elle à s'y essayer en des circonstances si sérieuses. Elle décida néanmoins de suivre sa première envie. Sa voix brisa le silence, tellement douce qu'elle se réduisait presque à un murmure :

- Le plus important pour moi...

Tendue, Arwen eut le courage d'affronter le regard de son maître d'arme, qu'elle dévisagea avec insistance. Elle essaya de ne pas trop s'interroger à la façon dont le chevalier avait pu comprendre sa déclaration silencieuse pour se concentrer sur son passé :

- ...existe toujours. Et je ne voudrais le perdre pour rien au monde. S'il vous plait, pourriez-vous partager avec moi l'expérience que vous semblez avoir de cet aveuglement dont vous me prévenez ?

La jeune femme s'efforça de ne pas trop trahir ses inquiétudes et essaya de se composer une expression moins alarmée. Intérieurement, elle ne pouvait toutefois s'empêcher de redouter la réaction du chevalier, à la fois par rapport à son sous-entendu, à la fois par rapport à sa curiosité.

Arwen regarda Néo d'un air songeur, ne comprenant pas du tout ce contre quoi la mettait en garde son maître. Déçue de ne pas avoir su l'amener à se confier malgré ses efforts inhabituels de douceur et de diplomatie, elle répondit à son dernier avertissement, un sourire forcé aux lèvres :

- Ce n'est pas le cas...

Quelques secondes de silence s'écoulèrent, agaçant la jeune femme dont l'humeur s'était déjà suffisamment assombrie. Pensive, elle resserra lentement ses doigts autour de la poignée de Gekido avant de se lever d'un bond, faisant reculer la chaise un peu plus loin derrière elle dans un raclement sonore.

- Maître Néo, puisque vous trouvez tant à redire de mes attaques surprises, je demande à voir ce que valent les vôtres, en dehors de vos scandaleuses agressions surprises sur les nouvelles venues calyptiennes à moitié dévêtues. Ne vous souciiez vous pas tout à l'heure des capacités d'Alec à recevoir un ennemi nocturne ? Cela me fera une démonstration instructive...

Son sourire était plus sincère, cette fois, et son enthousiasme lui revint petit à petit. Elle haussa un sourcil interrogateur à l'adresse de Néo, curieuse de savoir si son changement de sujet soudain l'avait également détourné de son humeur maussade et s'il allait se prendre au jeu. Dans sa main, Gekido restait à l'écart de son fourreau, au cas où le maître d'arme se montrerait décidé à ternir l'ambiance et refuserait à la jeune femme le petit divertissement qu'elle lui réclamait.

Arwen se délecta de l'expression apeurée de son jeune camarade, qu'elle n'appréciait décidément pas. En revanche, elle trouva à Néo un air suffisant particulièrement agaçant. A la fois admirative et irritée des talents de son maître, elle croisa les bras et répondit d'un air hautain :

- J'en dis que si ce n'est que cela, eh bien j'aurais vite fait de vous surprendre une prochaine nuit, Maître Néo.

Sans attendre la réponse de son professeur, la jeune femme quitta la chambre, fuyant la compagnie indésirable de son camarade, et patienta le dos appuyé au mur. Lorsque Néo la rejoint, elle poursuivit :

- Vous semblez bien sceptique quant à mes attaques nocturnes à votre encontre, Néo. Dites-moi, êtes vous sûr de vous au point de ne pas craindre les gages d'un pari ?

La jeune femme ne connaissait pas au chevalier de penchants joueurs, contrairement à sa propre nature prompte à relever tous les défis. Elle essaya donc de le convaincre par d'autres arguments, l'air amusé :

- Allons, chevalier noir, un bon maître doit savoir motiver ses élèves au mieux pour parfaire leurs compétences...

D'ordinaire, Néo préférait punir la stagnation que récompenser les progrès, aussi Arwen espéra que sa proposition ne lui vaudrait pas à la place un régime plus strict encore que celui que lui avaient valu ses déboires à la taverne. Elle croisa les bras et leva le menton, regardant son maître de haut dans l'espoir de piquer sa fierté.

Arwen rougit à l'évocation du petit concours qui lui avait valu le régime sévère dont elle gardait des marques. Fronçant les sourcils mais évitant soigneusement le regard du chevalier, elle argua :

- Je vous ferais toutefois remarquer que je ne l'ai pas perdu, ce concours, Néo !

Des trois participants, elle avait été sans aucun doute la plus éméchée, Alucard la secondant de loin et Ryu remportant le défi sans le moindre signe d'ébriété. Néanmoins, elle n'avait pas fini inconsciente et ne considérait donc pas avoir perdu le concours.

- Laissez-moi un délai de... disons six mois pour améliorer mes capacités d'agresseur nocturne. Si je parviens à vous surprendre dans les temps, permettez-moi un geste que je sais que vous me refuseriez en circonstances normales...

Afin d'être sûre que le chevalier avait bien compris le gage qu'elle lui réclamait, elle approcha lentement son visage à quelques centimètres du sien, ferma les yeux... puis les rouvrit, un sourire enjoué aux lèvres. Elle n'avait pas touché Néo, malgré leur proximité, se contentant simplement de se faire bien comprendre d'un geste interrompu au dernier moment. Elle recula d'un pas en arrière et poursuivit :

- Si je n'y parviens pas, eh bien... D'une part, j'abandonnerai définitivement mon attitude "obnubilée" pour un comportement strictement professionnel. D'autre part... je vous laisse faire preuve d'imagination pour un gage !

La jeune femme était curieuse de savoir quel genre de dette Néo serait capable d'imaginer, et surtout de désirer, dans le cas où elle serait confrontée à une défaite. Triple régime ? Quadruple régime ? Centuple régime ?

Arwen écarquilla les yeux avant de froncer les sourcils, les lèvres tirées en une grimace de colère. Dans son monde déjà, tous ses précédents instructeurs lui avaient reproché son comportement asocial envers les autres élèves, défaut qu'elle savait fondé mais qu'elle n'avait jamais jugé bon de corriger. Comme aucun autre de ses défauts d'ailleurs... Déçue que le chevalier du Sahoc, qu'elle tenait en plus haute estime que ses anciens professeurs, se soucie des mêmes détails insignifiants, elle lança à ce dernier un regard noir, et lui répondit d'un ton agacé :

- Et pourquoi mieux m'entendre avec eux ? S'ils avaient été dignes d'intérêt, je ne les aurais pas évités... Je me préfère seule que mal accompagnée, Néo, aussi êtes-vous parvenu à me motiver davantage encore à ne pas perdre ce pari. Quelle idée de vous avoir laissé choisir mon gage... Il faut vraiment que votre entrainement m'ait épuisée pour que j'en sois venue à attendre de vous une idée divertissante.

Tout à coup, la jeune femme tourna le dos au maître d'arme pour s'avancer d'un pas rapide vers sa chambre, dont elle ouvrit la porte avant de refermer violemment celle-ci derrière elle, dans un claquement si retentissant qu'il dût tirer du sommeil les résidents alentours. Incapable de s'endormir dans un pareil état de colère, elle brandit Gekido devant son reflet furieux et révisa silencieusement des mouvements d'attaque, s'observant sévèrement dans le miroir pour vérifier par elle-même l'absence de défauts de ses positions.

Tandis qu'elle s'entrainait avec application, elle repensa à la façon dont elle avait quitté Néo, et sa vision moins altérée par un emportement qu'elle sentait se tempérer la fit s'inquiéter de sa prochaine leçon. Le chevalier était déjà suffisamment strict pour ne pas en plus lui donner, de par son manque de correction, de bonnes raisons de lui mener la vie dure... Bah, elle verrait bien demain si son impolitesse avait ou non blessé le jeune homme.

La voix du chevalier derrière elle fit sursauter Arwen, qui se retourna aussitôt, Gekido brandi. Elle abaissa néanmoins vite l'arme reptilienne, bien que celle-ci tremblait furieusement dans sa main, tentée de s'animer pour frapper le jeune homme. La kendoka resta silencieuse tout le long des réprimandes, trop furieuse pour articuler le moindre mot. Lorsqu'il partit, elle reprit son entrainement devant le miroir, laissant le sabre serpent libérer sa rage contre un adversaire invisible tandis que les mots du chevalier résonnaient dans sa tête.

Elle analysa du regard la position de son reflet, et soupira...

- En effet, ma position est bien trop raide...

Les jours qui suivirent se déroulèrent de la même façon. La jeune femme n'ouvrait plus la bouche que pour répondre lorsqu'il en était nécessaire et se contentait le plus souvent de regards noirs, plus distante et glaciale que jamais. Son entrainement souffrit de son humeur, Arwen se montrant excessivement bornée et pire encore, sourde aux conseils de son maître d'arme.

Alors qu'elle affrontait le chevalier noir, la jeune apprentie perdit l'équilibre et tomba en arrière, de nouveau renversée par le pied tendu de son adversaire. Encore à terre, elle fulmina intérieurement. Comment avait-elle pu se laisser avoir une fois de plus par une technique dont elle avait appris à se méfier dès son arrivée ? Ce n'était plus de la stagnation, c'était de la régression... Un souvenir refit soudainement surface dans son esprit, accompagné de réflexions qui la laissèrent pensive, immobile au sol. Elle se revit, souriante et reconnaissante devant le chevalier qui lui tendait la main.

" Maitre Néo, je saurai justifier la considération dont vous m'honorez "

Les remords et la tristesse la submergèrent, et elle se mit enfin à réfléchir aux critiques véhémentes du maître d'arme. Elle ne parvint toujours pas à se convaincre de ses propres torts, mais elle comprit toutefois que son comportement envers le chevalier et ses élèves désavouait honteusement la promesse qu'elle lui avait faite. Lentement, elle se releva, puis observa son adversaire victorieux d'un air doux et calme que son visage n'avait plus exprimé depuis plus d'une semaine déjà.

Elle lui adressa finalement un sourire sincère, et s'inclina profondément devant le maître et ses deux disciples, qui se tenaient un peu plus loin derrière lui.

- Pardonnez-moi...

Arwen ne sut pas si les trois bretteurs avaient compris ce pour quoi elle s'excusait, sa rédemption ne se manifestant que bien des jours après sa dispute. Elle ne prit pas le temps de s'en assurer, et partit en courant dans la chambre de Shin, profitant de la fin de la leçon pour s'en aller tracer un kanji, dont elle s'entraina à mieux maitriser l'écriture, le perfectionnement des traits signifiant pour elle le progrès personnel de la notion retracée.

A partir de ce jour, elle se montra plus chaleureuse envers les disciples de Néo, qu'elle n'appréciait toujours pas mais avait au moins en plus haute estime et traitait avec respect. Le chevalier n'avait pas gagné le pari, le délai n'étant pas écoulé, mais elle accepta toutefois son gage, désireuse de se faire pardonner sa fureur déplacée.

Sur le bureau de la chambre de Shin, le kanji dont elle avait si consciencieusement appris à perfectionner et maitriser les traits reposait paisiblement, illuminé par un rayon de soleil : Gekido, la colère.