Un dernier combat

Plongée dans le noir de la forêt des frayeurs, Arwen marchait lentement, étrangement patiente : elle n'était pas pressée. Elle avait toujours aimé le paysage en forêt, mais elle apprécia tout particulièrement sa nature sauvage, ses ombres menaçantes et ses bruits inquiétants en cette nuit où elle sentait tout son être en harmonie avec les ténèbres qui l'entouraient. Elle était au calme, enfin. Seule. Apaisée et subjuguée par la beauté sombre de l'endroit, Arwen eut la certitude d'avoir trouvé sa place.

Elle s'enfonça ainsi dans la forêt plus d'une heure avant qu'une première toile d'araignée ne lui fasse obstacle, délicat ouvrage au dessin fin et joliment pâle. Elle la contourna, mais suivit la direction qui en annonçait d'autres. Elle ne les provoquerait pas, elle ne leur manquerait pas injustement de respect. Elle n'en aurait de toute façon pas besoin. Arwen continua donc à avancer sur le territoire des Arakks, son esprit concentré sur les alentours, sa magie du sang alerte et Gekido prêt à jaillir dans ses mains.

Destinée a effectué 1 lancé(s) d'un (dé du destin.) :

Arwen ne mit pas longtemps a être repérée. Rapides et silencieuses sur leurs 8 pattes agiles, 3 arakks descendirent des arbres, encerclant l’humaine. Cachées par l’obscurité de la foret, les arakks se déplacèrent avec discrétion. Elles n’attaqueraient pas directement, bien que cette petite proie ne leur semble pas bien dangereuse perdue seule dans la forêt, mais les arakks préféraient les attaques sournoises, agissant en retrait a l’aide de leur nécromancie -Don inné offert par la déesse araignée- Le combat de mêlé était bon pour les driders et les drows, bien qu’une arakk n’ai rien a envier a la puissance d’un drider.

Leur corps arachnéen, protégé par une épaisse carapace chitineuse, pouvait résister a la plupart des armes tranchantes. Même le tranchant magiquement affuté des armes drows ne faisait parfois que les entailler. Mais le tronc d’elfe noire posé sur ce corps arachnoïde n’avait pas la peau plus épaisse que celle d’un drow. Leur force et leur agilité, cependant, étaient nettement supérieur à celles d’un drow et les blesser n’était pas gagner. Les arakks utilisaient peu d’armes, ce qui ne signifiait pas qu’elles ne savaient pas s’en servir, mais les trois qui étaient descendues ici n’en portaient aucune. Leur corps et leur magie impie étaient déjà des armes bien redoutables.

Alors que la kendoka marchait sur ses gardes, les feuilles mortes se mirent a frémir sur le sol. Quelque chose était en train de sortir de terre : Des zombis ! Trois zombis jaillirent soudain autour d’Arwen. Mais avant qu’elle ne puisse esquisser le moindre mouvement, deux main cadavériques sortirent du sol sous elle et attrapèrent ses chevilles, la retenant d’une poigne puissante.

Spoiler:

Les premiers zombis étaient déjà sur elle que 6 autres sortirent de terre a leurs tours. Si Arwen se libérait de ces mains là d’autres pousseraient fréquemment du sol pour la gêner. Ces zombis là continuaient a attaquer même une fois leur tête tranchée, et chaque membre coupé continuait de bouger.

Si Arwen devait d'une quelconque façon se retrouver a terre : Des mains cadavériques pousseraient pour retenir ses bras et ses jambes afin de l'immobiliser, et une autre main pousserait près de sa tête, venant se plaquer sur son visage pour l'étouffer.

Arwen avait déjà abaissé la main vers Gekido afin de se défaire des trois zombis surgis du sol, lorsque des mains la retinrent soudain par les chevilles. Deux des zombis furent projetés conjointement un peu plus loin par l'élévation sanguine, et le troisième subît le même envol forcé tout de suite après leur chute, tandis que le sabre serpent libérait sa maîtresse des mains qui la maintenaient en quelques coups de lame. Mais à peine eut-elle reposé les pieds à terre qu'une nouvelle paire de mains s'extirpait du sol pour saisir ses chevilles, et que les trois zombies se précipitaient vers elle, accompagnés de six compagnons.

L'élévation sanguine et la lame de Gekido frappèrent à nouveau, de la même façon, bien que la jeune femme lévita ensuite pour éviter d'autres immobilisations au sol. Elle fit alors voler jusqu'à elle les zombis un à un, leur tranchant patiemment la tête chacun leur tour dans les airs. Cependant les cadavres continuèrent à tenter désespérément de l'attaquer malgré leur décapitation, au point que le reptile dut les démembrer plus minutieusement pour protéger la kendoka. Les morceaux éparpillés bougeaient toujours, mais ils étaient tous tranchés trop finement pour se déplacer, et Arwen, poursuivit son chemin dans les airs, tentant de trouver une direction dans laquelle aucune présence de sang massive ne se faisait ressentir et où elle pourrait ainsi marcher librement.

Les zombis étant invoqués, Arwen ne pouvait sentir aucune présence de sang a l’avance. Il lui était impossible de les voir venir avant qu’ils n’apparaissent sur ce plant d’existence, et donc qu’elle puisse les voir avec ses yeux. Certains étaient d’ailleurs en si piteux état que leur sang pouvait avoir pourri et s’être décomposé. Par chance, la magie sanguine marcha sur chacun d’eux. Arwen n’était pas tirée d’affaire pour autant. Des auras brumeuse, d’un rouge écarlate, se mirent a serpenter vers les restes de cadavre vivants, rassemblant les morceaux qui s’agglutinèrent ensembles en un gros tat de chair putride. Les zombis n’étaient rien de plus que de la matière première, les arakks venaient de matérialiser un golem de chair !

Spoiler:

La chair mole du golem absorbait les coups. Et bien qu’en constante dégénération, son corps se régénérait également sans cesse. De nouveaux zombis apparurent autour d’Arwen, autant de matière première pour nourrir le golem de chair, le faisant croitre en taille est en force. Mais servant également à retenir Arwen et à la gêner pendant son combat. Les arakks se déplaçaient de manière a ce qu'Arwen se trouve toujours au milieux d'elles trois, mais si l'humaine venait a trop s'approcher de l'une d'elles, elle serait accueillit par un éclaire sombre formé de pure magie noire. De quoi lui faire ressentir une douleur tel qu'elle n'en avait jamais connue, la projeter a terre et affaiblissant ses forces au passage.

Arwen observa le tas de chair immonde d'un air impassible, puis soupira. Les Arakks qu'elle percevait pouvaient-elles vraiment trouver un intérêt à lui opposer de tels ennemis ? Elle-même s'ennuyait d'avance à la simple idée de combattre la monstruosité, mais peut-être n'était-elle tout simplement plus en état de comprendre les formes de divertissement d'autrui... Envoyant un à un les zombis un peu plus loin pour dégager son chemin, elle lévita jusqu'au golem, sans pour autant trop se rapprocher du sol. Gekido réagit immédiatement sous le regard lassé de sa maitresse et trancha en quelques découpes la masse de force brute devant lui. Malgré les morsures du serpent, cependant, le golem se régénéra et se reforma. Le reptile s'acharna un moment sur son adversaire tandis que la jeune femme éloignait un à un les morts qui s'approchaient. Mais les régénérations du golem ne faiblissaient pas, et la kendoka s'éloigna soudainement un peu plus haut, déçue.

Les Arakks lui avaient envoyé un ennemi stupide, une espèce de masse de force brute dépourvue de toute intelligence. Elle ne pouvait le blesser, mais lui même ne pouvait rien contre elle, et c'était un affrontement aussi répétitif qu'inutile. Arwen s'assit dans les airs, les bras enlacés autour de ses jambes repliées et la tête contre ses genoux. Elle était venue donner tout ce qu'elle avait dans un ultime combat contre de puissants adversaires, et elle en était finalement réduite à devoir occuper des cadavres bêtes et incompétents dont elle n'avait rien à craindre. La jeune femme regretta le choix de ses ennemis : elle avait espéré un combat mouvementé, et une mort rapide. Les araignées prenaient leur temps, agissaient dans son dos, patiemment. Arwen retint ses larmes. Même la fin qu'elle avait espérée et pour laquelle elle avait ressentie un peu d'envie et d'espoirs se révélait cruellement navrante. Elle aura été déçue jusqu'au bout.

Elle redressa la tête et jeta un coup d'oeil en bas, vers la créature. Dans un soupir, elle se releva et se dirigea jusqu'à un arbre où Gekido s'abattit à de nombreuses reprises, formant du fil de sa lame un grand sceau aux tracés bruts et profonds. Le golem et les morts s'étaient rassemblés sous la jeune femme tandis que le serpent s'attaquait à l'arbre, et Arwen n'eut qu'à léviter soudain quelques mètres plus loin avant de réveiller la magie du sceau pour les enfermer tous. Puis, elle s'envola dans la direction d'où elle était arrivée, décidant de quitter la forêt. Puisque les Arakks ne voulaient pas l'affronter elles-mêmes, elle n'allait pas les implorer, ce n'étaient pas les créatures dangereuses et prêtes à combattre directement qui manquaient sur Calypta...

Fuir ? les arakks n’avaient pas l’intention de laisser leur petite mouche s’envoler !
Arwen lévita hors de porté du golem, puis entreprit de s’en prendre a un arbre. Plus rapide que la lévitation d’Arwen, l’une des arakks grimpa à l’arbre que l’humaine torturait, courant sur le tronc comme si de rien était. L’arakk dépassa Arwen et se retourna brusquement, lui faisant face.

rella ne’t ut-xuev ùO ? Demanda-t-elle d’une voix douce.

L’arakk s’était exprimée en langage drow, qu’Arwen ne connaissait surement pas, mais contrairement a ce que laissait envisager son ton doucereux, l’arakk attaqua, ne laissant pas a l’humaine le temps de lui répondre. Malgré leurs corps imposants les arakks étaient loin d’êtres des monstres lourds et patauds, bien au contraire, se déplaçant avec aisance quelque soit le terrain, semblant se jouer de la gravité, ces créatures faisaient montre d’une fantastique agilité. Se tenant sur six pattes, l’arakk se servit de ses deux pattes de devant comme des lances, les abattants sur Arwen pour tenter de l’embrocher, mais la petite mouche s’envola de l’arbre avant d'être touchée.

Une autre arakk lui barra la route, escaladant les arbres sur le chemin d’Arwen, tendis que la première grimpait derrière elle, toujours sur l’arbre portant le sceau gravé. L’activation du sceau ne dura pas longtemps, ce dernier se faisant rapidement briser par la troisième arakk. Le golem profita de son court emprisonnement pour absorber les derniers zombis. Atteignant sa maturité, son corps se remodela et sécrétait maintenant un suc acide qui corroderait toutes lames pénétrant sa chair. Sa force était également devenue colossale, mais malgré sa taille Arwen restait toujours hors de sa portée.

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Le combat contre les morts-vivants n’avait pas été inutile, même si les arakks ne s’étaient pas atendues a ce qu’Arwen soit si fort. Elles furent d'abord surprises de la voir vaincre les zombis si facilement, même s'il est vrai que la vrai force d'un zombi était son nombre, Arwen s'en était tirée avec maestria. Mais les arakks furent plus surprises encore de voir cette simple humaine tenir tête au golem de chair ! Le monstre possédait une vivacité supérieure a celle des zombis, et chacune de ses frappes était redoutable. Elles purent cependant, grâce a cela, voir les compétences de la jeune femme, et mirent aussitôt une parade au point contre la lévitation sanguine. Un simple filin de sécurité leur permettant de rester en place si Arwen tentait de les éjecter. Le seul problème était les ailes de la demoiselle, que les arachnides auraient bien voulus pouvoir arracher. Il n’était pas question de laisser filer leur proie et, se plaçant au dessus d'elle, elles tirèrent plusieurs fils de soie gluants pour la rabattre vers le bas, faisant des tirs croisés. Les fils, très souples et résistants, ne céderaient pas même sous le tranchant de l’acier, mais collerait l’arme s'ils la touchait ou si Arwen tentait de parer l’un des tirs venant sur elle. Au dessus d’elle, la canopée était recouverte d’un réseau de toiles labyrinthique, rendant l’ascension périlleuse et compliquée jusqu'aux frondaisons, mais les larges toiles solides offraient un terrain plus propice pour se battre que suspendu dans les airs... a condition de ne pas tomber sur une toile collante.

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En tentant d'esquiver les fils Arwen serait rabattue vers la troisième arakk et le golem, les filins de soie s’accumulant au-dessus d'elle pour lui bloquer le passage et lui interdire toute retraite. Mais si elle tentait de forcer le passage elle pouvait rejoindre la canopée et ses grands tapis de soie, avec alors une chance sur deux d'échouer. Foncer a travers les bois pour fuir était aussi une solution, mais elle serait alors prise en chasse et avait peu de chance de semer les arakks sur leur territoire.

Au grand soulagement d'Arwen, son passage fut bloqué par une Arakk, et les ennemies qu'elle était venue se faire se décidèrent enfin à l'attaquer. Alors que le golem se libérait du sceau, plus imposant et plus puissant, les arachnides envoyèrent des fils de soie dans sa direction, et la jeune femme lévita jusqu'à terre afin de les esquiver, entre le golem et l'une des nécromanciennes. Aussitôt, elle inversa son élément sanguin, et l'arbre sur lequel l'araignée se trouvait fut soudain violemment arraché de terre et dirigé vers le colosse, sur lequel il s'abattit dans un grand fracas.

Surveillant les trois ennemies dont elle était prête à éviter les fils de soie, Arwen fit léviter l'une des branches épaisses éparpillées au sol et la projeta jusqu'à la plus proche des araignées, la maniant à distance comme une épée. La branche fendait l'air, rapide et sans répit, dirigée par la kendoka déterminée à assommer son adversaire. Dans sa main, le serpent blanc se tenait immobile, frustré de ne pouvoir s'attaquer lui-même aux araignées, mais prêt à répliquer dans le cas ou de nouveaux zombis feraient l'erreur d'immobiliser les chevilles de sa maitresse.

Jouant parfaitement leur rôle, les tirs de soie rabattirent Arwen vers le bas, formant un champ de fils tendus au dessus d’elle pour la dissuader de reprendre son envol. Aculée, Arwen n’eu d’autre choix que de se battre, mais le combat a distance était l’apanage des arakks qui le lui firent vite savoir. L’arakk sur l’arbre gravé par l’épée d’Arwen sauta surprise de son perchoir, lorsque celui-ci se déracina, et bondit droit sur l’arbre voisin. Le géant de feuilles et d’écorce s’abattit alors sur le golem qui, n’ayant pas le reflexe de se protéger, joua le rôle du tas de chair écrasé sous l’arbre. Ce tour là était impressionnant, mais pas assez pour les inquiéter. Jouant avec un bout de bois, Arwen tenta d’assommer l’arakk près d’elle, enchainant des passes rapides et précises. Mais l’arakk contra facilement, opposant deux armes à ce seul bâton, elle se servit de ses deux pattes de devant pour contrer et projeta des éclairs noirs de ses mains libres. Aussi froids que la mort, chaque éclair provoquait une petite explosion où il frappait. Tant qu’Arwen restait a distance elle n’avait aucune chance.

La traitrise et les coups bas étaient la spécialité des arakks, qui n’allaient certainement pas se battre a la loyale. La loi de Lolth encourageait tous les moyens pour venir a ses fins, bien sur, la fourberie était le mieux vu, et attirait les faveurs de la déesse. Comme Arwen s’y était attendue, la première arakk, celle qui avait sautée de son arbre, fit pousser des mains sous les pieds de l’humaine, la gênant alors qu’elle était déjà concentrée sur son escrime à distance et sur l’esquive des éclaires noirs.

La seconde arakk, celle qui avait bloquée la fuite d’Arwen en premier, profita alors du piège de sa "sœur" pour s’approcher d’Arwen. Arrivant a toute vitesse, l’arakk se dressa sur 4 pattes, son torse humanoïde surélevé, hors de porté tendit qu’elle abattait ses 4 autres pattes en plusieurs frappes rapides et successives. L’arakk recula brusquement d’un bond lorsque la tireuse lança un nouvel éclaire, puis revint a la charge aussitôt la salve passée, faisant apparaître deux lames maudites dans ses mains. Deux longs cimeterres dont la nature maudite ne changeait rien pour Arwen, qui n’était une créature sacrée, mais que l’arakk maniait particulièrement bien. Bloquant un des coups de l’humaine en abaissant le serpent avec ses deux lames croisées, l’arakk saisit son ouverture pour vomir brusquement des dizaines de petites araignées en pleine figure de son adversaire. Les minis arachnides grouillèrent dans tous les sens, courant sur le corps d’Arwen, leurs morsures pouvaient provoquer de vives douleurs, et a haute dose une sensation de tournis suivit de l'affaiblissement des sens.

L'arakk profita de l'effet de surprise pour tenter une morsure. Son venin a elle provoquerait une paralysie foudroyante mais garderait la demoiselle bien consciente.

*clap*

Un petit bruit métallique fin différent de celui d'une épée ou de toute autre arme du genre se fit entendre dans les ténèbres de la forêt en pleine milieu de ce cafouillage dantesque. A l'origine de ce bruit: la montre à gousset d'un homme à l'air jeune qui se tenait assis nonchalamment sur le tronc de l'arbre qui venait d'être déraciné. Le visage de l'homme était emprunt d'un air boudeur, comme si le spectacle qui se déroulait devant lui était loin d'être à son gout.

*clap*

Même petit son métallique qu'auparavant, mais cette fois-ci la montre fut refermée et le jeune homme était debout dans le petit espace entre Arwen et l'araignée, se prenant la morsure de plein fouet au niveau de l'épaule. Au même moment, le jeune homme avait planté son sceptre profondément dans le torse de l'araignée humanoïde. Il retira ensuite la lame du torse de la créature sous l'effet de la paralysie foudroyante et la montre ornant le sceptre se mit à tourner dans le sens inverse, refermant la blessure de morsure et en faisant disparaitre les effets du poison. Il put alors prononcer avec légèreté:

-"Je suis désolé mes amies, mais je vais devoir annuler cette invitation à partager votre repas, ce n'est pas l'heure et vous ne proposez même pas de thé ~"

Il planta alors son sceptre sur l'une des deux mains qui retenaient les jambes d'Arwen et elle disparurent de nouveau dans le sol d'où elles étaient sortie. Le blanchâtre fit un pas en arrière pour repousser la blonde un peu plus loin et lui faire face, avec un sourire amusé:

-"Ainsi donc, votre envie de mourir était bien aussi grande que je le pensais ? Au point de vous faire tuer par des Arakks inconnues au plus profond d'une foret où personne a part son propriétaire aurait pu le savoir ? Intriguant, fascinant et décevant à la fois. Hum, ça doit gratter un peu toute ces petites bestioles, non ?"

Ajouta-t-il dans un petit rire amusé en faisant référence à la progéniture grouillante qui se baladait sur le corps de la demoiselle.

Arwen dut cibler une autre branche pour tenter de parer les éclairs, la faisant léviter devant elle comme un bouclier pour empêcher la foudre noire de l'atteindre. Sa parade l'empêcha toutefois de diriger Gekido vers les mains qui l'entravaient, tant elle devait se concentrer sur sa protection. Lorsqu'une seconde Arakk l'attaqua à coups de pattes, le serpent s'agita vivement pour protéger sa maîtresse qui, elle, redirigea ses lévitations vers sa nouvelle adversaire principale : des débris de bois volèrent dans le dos de cette dernière pour s'abattre sur son crâne. Malgré l'agilité et l'acharnement du reptile blanc, la jeune femme ne put esquiver quelques-unes des frappes de l'arachnide qu'il manqua de contrer, dépassé par le nombre.

Son ennemie s'éloigna tout à coup, et de nouveaux éclairs noirs filèrent vers Arwen. Prise de court, elle corrigea juste à temps la trajectoire d'un morceau de bois qu'elle allait abattre sur l'Arakk pour se protéger, faisant se briser sa cible contre la magie adverse. La seconde araignée revint alors à la charge, armée de deux cimeterres contre lesquels résonna la lame reptilienne. Soudain, alors que Gekido tentait de se défaire des adversaires qui le maintenaient vers le bas, Arwen fut assaillie par une pluie de petites araignées. Surprise et déséquilibrée, la jeune femme se rattrapa de justesse grace à l'élévation sanguine qui la releva avant qu'elle ne heurte le sol et la débarrassa de ses attaquantes deux par deux. Arwen n'avait été déstabilisée qu'un court instant, mais ce fut un instant de trop, car lorsqu'elle fut complètement redressée, l'Arakk était dangereusement penchée vers elle, et il était trop tard pour esquiver d'une quelconque façon.

Mais alors qu'Arwen s'attendait à recevoir la morsure qui causerait sa perte, alors qu'elle pensait ses peines bientôt soulagées, une silhouette blanche surgit entre elle et son ennemie, et reçut à sa place la morsure paralysante. Incrédule et horrifiée, la jeune femme observa sans un mot Proda tuer son opposante et faire disparaitre les mains qui retenaient ses chevilles. Une remarque du Lapin Blanc la réveilla toutefois de sa torpeur, et la kendoka sentit une colère froide la submerger. Elle envoya voler plus loin quelques araignées oubliées sur elle dont le Maître du temps lui fit remarquer la présence, et siffla :

- Je ne sais trop, une autre bestiole irritante retient toute mon attention.

Elle était d'ailleurs effectivement trop furieuse pour se rendre compte de l'amoindrissement de ses sens et des vertiges qu'avaient causées les petites morsures. Arwen lança la méta-magie sur son interlocuteur, prenant soin de viser également tous les accessoires imprégnés de mana. Puis, elle brandit Gekido vers lui et ajouta d'un ton glacial :

- J'espère pour vous que vous n'êtes pas intervenu pour jouer les chevaliers blancs et qu'une raison valable justifie votre présence ici, Sarestu, sans quoi il se pourrait bien que je m'accorde quelques minutes de vie supplémentaires, le temps de vous faire regretter vos pitreries.

L'élévation sanguine permit à la jeune femme de surveiller les arachnides survivantes tout en fixant Proda d'un air menaçant.

Plus que de douleur, c’est un cri de fureur qui s’échappa de la gorge de l’arakk blessée. Sa plaie était profonde et lui faisait perdre beaucoup de sang, mais elle n’était pas encore morte. Tenant sa blessure, elle recula en proférant des malédictions. L’apparition du magicien blanc avait déstabilisé les trois nécromanciennes qui, intriguées, observèrent un moment la scène. Mais le répit fut de courte durée. L’arakk responsable des mains cadavériques fit soudain apparaitre un nuage de poison directement sur les deux humains, plongeant la petite mouche et son sauveur dans une brume verdâtre. Respirer le poison, même un peu, rendait le nez et les poumons brulants, faisait tousser du sang, et affaiblissait doucement les forces jusqu’a ce que mort s’en suive. Le nuage était également irritant pour les yeux, laissant la vision trouble. Il était rare que les victimes prises dedans aient la force d’en sortir, respirant trop de poison, elles s’écroulaient généralement bien vite, haletantes. L’arakk aux éclaire commanda alors aux petites araignées de ficeler le couple, tandis que celle blessée rejoignait le golem, lui ordonnant de se relever. Bien que condamnée -les faibles et les blessés ne survivaient pas longtemps chez les arakks- elle était décidée a se battrait jusqu’au bout.

Dès l'apparition du nuage, Arwen expulsa le Lapin Blanc par lévitation sanguine pour l'éloigner du poison et se concentra pour le relâcher avec tous ses accessoires de la méta-magie. Elle tomba à terre après ce dernier effort, toussant le sang qui l'empêchait de respirer. Les morsures des petites arachnides avaient déjà commencé à brouiller ses sens, et le poison du nuage la rendit presque aveugle. Elle ne distinguait à présent plus que de vagues formes, et sa respiration était tellement gênée par le sang qu'elle ne pouvait que rester à terre, incapable de se relever.

Elle espérait que Proda s'en était sorti, mais quand à elle, elle avait privilégié la vie du magicien et n'avait pas tenté de fuir. Peu importait. Elle sentait déjà ses forces décroitre et devinait que le poison la tuerait. C'était une mort moins douloureuse que beaucoup des combats auxquels elle avait survécus, pour peu qu'elle succombe avant que les Arakks n'aient d'appétit.

Un grand sourire éclaira le visage du blanchâtre lorsqu'il sentit agir sur lui le pouvoir de la blonde. Il avait augmenté en puissance depuis la fois dernière, c'était exactement ce qu'il pensait.

-"Oh voyons, je n'ai déjà pas le temps d'être moi-même, en quoi pourrais-je prétendre être un chevalier ? Sans compter que le chevalier de votre cœur en est un noir, pas un blanc... et qu'il est déjà entre vos mains mais que vous ne le voyez même pas ~"

Prononça-t-il avec amusement avant qu'une des Arakks ne lâche un nuage de poison qui toucha les deux malgré la tentative d'Arwen de le pousser en dehors de la zone d'effet. Mais la montre se mit en route et rapidement le poison s'annula du corps de l'homme qui n'était plus au milieu du nuage. Les petites araignées tentèrent ensuite de venir le ficeler mais il n'était déjà plus sur place, il se tenait debout près du golem qui se relevait. Le jeune (?) homme planta sa lame dans le flanc de la créature et elle retomba au sol dans sa posture d'origine, il fit un clin d’œil à l'Arakk avant de réapparaitre près de la blonde où le poison commençait à se dissiper. Il en respirait encore un peu, mais l'annulation se faisait presque simultanément à la douleur qu'il ressentait à chaque bouffée. Il réussit néanmoins à les éloigner tous les deux de l'endroit empoisonné.

Proda aurait bien annulé les effets du poison sur Arwen, mais il ne pouvait pas le faire sans défier les règles de la Gaerty de cet univers, il devait donc les faire s'éloigner rapidement... il souleva alors la blonde qu'il posa sur son épaule et planta son sceptre dans l'arbre écroulé, les aiguilles tournèrent dans le sens inverse et l'arbre se souleva doucement emmenant les deux vers les cieux. L'arbre perça ensuite la toile qu'avaient tissés les Arakks pour empêcher Arwen de fuir par les airs. L'arbre avait reprit sa place d'origine maintenant, mais pas pour longtemps. Proda qui se tenait accroché à son sceptre posa la blonde sur une branche avant de grimper lui-même dessus.

Sarestu Proda regarda alors les créatures de la nuit de haut avant de prononcer sur un ton amusé et sadique dans la langue des Arakks:

-"siof ed eniatnec enu'd sulp sap siaref el en ej, tid icec ruemuh ennob ed sius ej is... sussecorp el tnatépér sruoc nos uaevuon ed erdnerper spmet el redrager ed tnava, erbra ettec emmoc rinever eriaf suov ed tnava enu rap enu settap sov ed enucahc tnahcarra suov ne reut suov ed risialp nu siaref em ej euq ecraP ! sellesiomedsem, tnemetnorffa tec reunitnoc à tnemiarv zenet suoV ?"

Il fit un petit rire amusé après avoir prononcé cette phrase, se demandant qu'elle réaction les demoiselles arachnides allaient produire.

Comandant au golem de se relever pour la seconde fois, l’arakk blessée lança un regard venimeux au blanchâtre. Mais ce dernier n’était déjà plus là et avait rejoint une Arwen saucissonnée dans un luxueux cocon de soie très solide, seul la tête dépassait. Les 3 arakks grimpèrent aux arbres voisins de celui qui se relevait, suivant l’ascension des deux humains. Il y avait peut-être du bluff lorsque le magicien blanc prétendait pouvoir leurs couper les pattes si facilement, mais les arakks ne pouvaient nier que l’homme était un puissant maître du temps, et qu’elles auraient du mal a le tuer. Son pouvoir semblait venir de son sceptre et de cet autre objet, une sorte de gros médaillon a clapet. Une boussole ? Les deux objets étaient ensorcelés, ça les arakks le voyaient clairement, et le sceptre s’était activé a chacun des tours de l’albâtre pour le soigner ou faire revenir la chute de l’arbre en arrière. Arwen avait également prit soin de bloquer les deux objets pour l’affronter, et les avait ensuite promptement libérés de ses sort pour le sauver du nuage de poison. La solution la plus simple semblait être de lui prendre ou de briser ses artefacts, mais l’homme faisait des bons spatiaux-temporels (ou bien figeait-il simplement le temps ?) et l’attraper ne serait pas facile. Jugeant que l’effort n’en valait pas la peine, les arakks décidèrent de le laisser partir. Du moins les deux intactes. Mais celle que Proda avait blessé le suivrait dans l’ombre et frapperait dès qu’il se relâcherait, décidée a se venger avant que la mort l’emporte. Elle fit cependant mine d’être de l’avis de ses sœurs.

ritrap xuep ut... répondit l’arakk la plus proche.

Son ton était si doux et mielleux qu’il semblait presque bienveillant, en parfait contraste avec son apparence.

eriotirret erton rus sulp sap erutneva’t en te siob sec ettiuq ut iS. Compléta la seconde.

La dernière arakk termina sur le même ton doucereux.

revuas souv arruop en ruot nucua, dit-elle, zenever essertrîam at uo iot is siaM.

Pour les arakks comme pour les elfes noirs les mâles étaient des être inférieurs. Arwen avait d'ailleurs montrée qu'elle était dominante, faisant de Proda, aux yeux des demoiselles, le serviteur de la petite mouche. Les 3 arakks reculèrent alors dans l’ombre, hors de vue du mage blanc, et se servirent de sorts pour disparaître aussi des regards magiques tels que la détection du sang d'Arwen.