Boire un petit verre...

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La concertation avait pris plusieurs jours entre les 5 fredains. Après avoir récupéré les informations de ci de là, les avoir recoupées, croisées, tricotées, démêlées, confrontées, votées , ils avaient décidés à la majorité non absolue, car il y en a toujours un, ou plusieurs, à se retrouver dans un état de sobriété trop douteuse pour être apte à décidé quoique ce soit si tant est qu’il fut conscient de quoique ce soit, ils avaient décidés donc que l’objet de tout ce tumulte intellectuel était bien la vraie larmes d’Hélis ! (Joyauterie unique de l’église Hélisséenne qu’ils avaient réussi, avec beaucoup d’efforts, à voler sans se faire prendre dans le quartier des temples) Ils décidèrent donc d’un commun accord, de s’en débarrasser pour argent comptant à probablement dépenser plus tard en piquette, ribaudes et ripailles.

Fêtant par avance leur fortune future, les 5 malandrins étaient venus au pub se venter de leurs exploits et promettre une future vente aux enchères. L’aube pointant, ils se décidèrent a partir, celui de tête mirant la pierraille qu’il dressait fièrement devant lui entre le pouce et l'index. Lorsque tout à coup un portail de sang apparu devant la porte qu’ils s’apprêtaient a franchir, les faisant sursauter.. La larme d’Hélis échappa au fredain de tête pour se perdre a travers le portail et, avec force claquailles, ses camarades le bousculèrent pour se précipiter a la poursuite de la pierre, mais se heurtèrent aux trois silhouettes qui sortirent du portail : Un homme grand au teint pâle, vêtu de rouge de pié en cape, et deux donzelles, aussi blondes l’une que l’autre, la première vêtue de blanc et la seconde, peu couverte, dans une tenue bleue-sombre aussi légère que richement sertie. Le protail se dissipa derrière les trois arrivant, sous les grognements mécontents des malfrats..

« Cornediable ! Blanchette, rouvre-nous ton portail, quelque chose a nous s’est perdu derrière et nous y tenons fortement ! » Dit l’un d’eux en portant la main a son arme, aussitôt imité par ses compagnons.

Redevenu Rya pendant la traversée, la mercenaire ne dit rien et se contenta de sourire amusée. Laissant au vampire le soin d’accéder a la requête de ses nobles sires.

Un rictus s'élargit sur le visage du vampire nouvellement redevenu humain.

- "Blanchette", hein ?

Un court gloussement lui échappa, faisant se retourner vers lui les buveurs de la taverne et son barman, tandis que les voleurs écarquillaient les yeux, ayant également reconnu le ricanement familier du saigneur. Le malfrat mécontent ouvrit la bouche, probablement dans l'intention de revenir sur ses paroles, mais Alucard ne lui en laissa pas le temps. Faisant fi des armes brandies vers lui, il s'écarta soudain sur le côté pour donner un violent coup de pied dans la table la plus proche, la retournant complètement.

Son éternel sourire sadique aux lèvres, l'ancien vampire tendit les mains vers les cinq truands, les invitant à approcher d'un air de défi. Deux d'entre eux firent un pas en direction de la porte, s'apprêtant à fuir. Par réflexe, Alucard lança un regard autoritaire à sa disciple et ordonna :

- Nécrophile...

Il n'eut pas besoin d'en dire plus, la kendoka plongeant d'un bond en arrière devant la porte pour leur barrer le chemin, son sabre sorti, au grand étonnement de l'Esper Magister qui ne s'était pas attendu à une réaction aussi spontanée de la part d'une niebienne. Alucard ricana de plus belle, enthousiasmé par la complicité impitoyable de son apprentie moins vertueuse que son appartenance politique n'aurait pu le laisser penser.

Voyant alors le trio de voleurs les moins lâches de la bande s'élancer vers lui, épées levées, il les aveugla d'épaisses gouttelettes de sang dans les yeux et agrippa brutalement les épaules d'un premier truand pour le faire chuter sur le pied de la table renversée, l'empalant selon ses anciennes habitudes. La suite se déroula très vite, ses adversaires étant largement désavantagés par leur handicap visuel, que Dracula prenait soin de renouveler continuellement.

Il n'eut qu'à tendre la jambe pour faire trébucher un second ennemi, qui fut transpercé près de son camarade sur le même meuble. De son côté, son troisième adversaire fit désespérément tournoyer sa lame autour de lui, ne sachant d'où surgirait l'ennemi. L'empaleur s'abaissa pour s'armer de l'épée d'une de ses victimes afin d'approcher prudemment le dernier survivant du trio, mais alors qu'il s'en emparait, un grand fracas de verre brisé retentit.

Constatant avec un étonnement ravi l'origine de ce coup, le prince roumain sourit d'un air dément.

Révoltée par le surnom attribué à son nouveau maître, qu'elle considérait comme étant la seule, avec Ryu éventuellement, à pouvoir défier de la sorte, Arwen sortit immédiatement Gekido de son fourreau. Les yeux plissés et la mâchoire serrée de colère, elle se lança naturellement vers la sortie pour empêcher deux brigands de fuir, bien déterminée à leur faire payer leur affront.

Répondant à sa menace, ils pointèrent vers elle leurs épées, la faisant sourire d'un air arrogant empreint d'une folie similaire à celle du mage. Elle se jeta alors sur eux et s'apprêta à abaisser le sabre serpent sur l'un des voleurs, quand les deux hommes se replièrent en même temps sur eux-même, lâchant une exclamation de douleur en portant la main à leurs yeux clos. Surprise, elle suspendit son geste et, découvrant les larmes ensanglantées qui s'écoulaient sur leur joue, soupira.

L'affrontement n'avait plus aucun intérêt, maintenant qu'elle faisait face à deux handicapés gémissants... Elle écarta d'un coup de sabre les armes brandies et élança la lame reptilienne pour trancher de rapides frappes successives le duo d'aveugles, les entaillant avec précision du cou à l'abdomen. Les brigands tombèrent à genoux, leur torse arborant sur chacun un grand "A" ensanglanté. Arwen les regarda tâter leur plaie avec amusement, satisfaite de leur avoir donné là un excellent moyen mémo-technique pour ne plus confondre le nom du Maître Vampire...

La jeune femme leva alors les yeux pour contempler avec stupéfaction les petits plaisirs que s'était accordé l'empaleur. Sa surprise laissa ensuite place à un ravissement malsain qu'elle eut du mal à dissimuler, subjuguée depuis toujours par les méthodes du prince roumain et le supplice des pals en particulier. Elle sortit de sa transe vicieuse au bruit de l'épée soulevée du sol par Alucard et, taquine, le prit de vitesse, projetant par lévitation une bouteille de Tru Blood qui alla frapper le crâne du cinquième voleur. La bouteille, lancée sur une trop courte distante pour tuer le brigand, l'assomma simplement, le faisant chuter pour laisser apparaître le sourire ravi du mage de sang.

Elle croisa les bras dans une attitude orgueilleuse et voulut rejoindre son maître, quand une main se referma sur son épaule. Le vampire qu'elle avait négligemment privé de son Tru Blood la regardait d'un air menaçant, apparemment rancunier. Son regard dévia ensuite vers Alucard, et il sourit, amusé par l'humanité du maître vampire impuissant, avant d'approcher ses crocs du cou de la jeune femme, faisant fi du sabre planté dans son ventre.

Ce fut un tas de cendres qui effleura la gorge et le visage d'Arwen tandis qu'elle toussait en respirant la poussière vampirique. Elle se retourna vers l'origine du bruit de la détonation après laquelle le vampire avait été tué, et découvrit Alucard, une arme de poing levée dans la direction du tas de cendres volant.

Spoiler:

Lentement, le No Life King au sourire dément abaissa son arme avant de rejoindre Arwen et Rya, vers lesquelles il s'inclina poliment.

- Mesdemoiselles, quelle table siérait à votre convenance ?

La disciple lui adressa un sourire franc, avant de se diriger vers une table proche du comptoir, partant s'asseoir à la place qu'occupait habituellement Alucard, qui la laissa s'installer après un court instant d'hésitation. Elle ouvrit la bouche pour appeler une serveuse, mais le tavernier vint lui-même d'un pas précipité s'enquérir de la commande.

- 71 verres de ce que souhaitera...

Elle s'interrompit et lança un regard narquois à la mercenaire, dont elle détestait toujours autant l'apparence féminine.

- C'est à Monsieur Ryu Doppelganger que j'ai promis une beuverie, pas à mademoiselle Rya... Vous ne boirez rien payé de mon argent sous cette forme, mercenaire.

Elle attendit que la changeline cède à ses réclamations, puis continua :

- Donc 71 verres de ce que souhaitera mon ami, une bouteille de whisky et...

Elle avait eu l'intention de commander pour son maître une bouteille de sang, mais se souvint alors de sa nature humaine retrouvée. Le mage de sang intervint :

- La même chose que d'habitude.

Les commandes arrivèrent aussitôt, et Arwen écarquilla les yeux devant la commande habituelle d'Alucard, qui se trouva être une dizaine de bouteilles de whisky. Le tavernier dût rapprocher une seconde table afin de soutenir tous les verres du mercenaire et les bouteilles du mage. Elle se servit un premier verre et le leva vers les deux calyptiens, trinquant d'un sourire ravi :

- A la brillante Esper en devenir !

- A l'excellent Mage depuis longtemps devenu !

Arwen finit d'une rapide gorgée son verre et adressa aux deux hommes un regard de défi.

- Eh bien Messieurs, je vous vois derniers à finir vos verres, c'est une honte. L'humanité vous ferait-elle perdre votre assurance ? Ah, il faut bien à homme avantage magique pour égaler femme ! Je parierais vous voir rouler sous la table en moins d'une bouteille...

Observant passivement le maître et l’élève se faire de nouveaux amis, la changeline attendit qu’ils aient fini avant de suivre Arwen à sa table. Au commentaire de la jeune femme, la changeline redevint Ryu, indifférente au fait d’être fille ou garçon.




A votre convenance ! Sourit-il en s’adossant sur sa chaise. Puis se redressa en l’entendant commander tous les verres d’un coup, et la gratifia d’un grand sourire.

Essayeriez-vous de me saouler ?.. Patron, je prendrais 71 verres d’alcool de ronce !

Tous trois trinquèrent alors, et Ryu leva son verre.
Aux verres pleins ! Qu’ils sachent se vider sans se verser !

Buvant cul-sec, il se saisit d’un second verre qu’il porta à ses lèvres en écoutant Arwen. Il le reposa alors sans y toucher et répondit avec un sourire espiègle.

Seriez-vous prête a un défit dans un concourt d’alcool ?

Écoutant la réponse de la jeune femme, il appela le barman pour commander 3 bouteilles de son meilleur tord-boyaux. Lui précisant d’en apporter trois autres ensuite et ainsi de suite tant qu’il resterait deux personnes encore capable de boire autour de cette table.

Alucard sourit à la provocation de son apprentie, tout en se massant discrètement le poignet droit de la main gauche. Il avait répondu par réflexe en sortant le Casull pour abattre le vampire, sans prendre en compte le poids et le recul de l'arme, que seule une force surhumaine pouvait permettre de manipuler avec aisance.

- Humain ou vampire, je ne saurais perdre quel que défi que ce soit contre un couple de blonds !

Le changelin fit apporter trois bouteilles, et Alucard servit galamment un premier verre à la jeune femme avant de se servir lui-même. Il tendit ensuite son verre, attendit que le tintement des deux autres récipients s'entrechoquant bruyamment contre le sien retentisse pour avaler d'une rapide gorgée tout son contenu. L'alcool brûla sa gorge sensibilisée par sa nature humaine, et il réprima un hoquet de surprise, s'étonnant de l'effet de la boisson, qu'il n'avait plus à ce point ressenti depuis des siècles.

Alucard ne perdit toutefois pas plus de temps à constater l'amoindrissement de sa résistance à l'alcool et tendit rapidement son verre, comme la première fois, attendant avant de boire cul-sec le déversement de la boisson sur sa main suivant le cognement brutal du verre d'Arwen contre le sien, accompagné de celui du mercenaire. Sans faillir, bien que ressentant déjà les premiers étourdissements d'un état d'ébriété qu'il tentait de dissimuler, il enchaina ainsi à la même vitesse les verres, qui se vidaient aussi rapidement des trois côtés de la table.

Trois premières bouteilles furent ainsi exsangues par le trio d'ivrognes, et le No Life King se sentait malgré lui ricaner de plus en plus régulièrement, sans raison apparente. Gêné par la chaleur accrue de la taverne, il profita de l'attente du barman qui leur amenait d'un pas précipité trois autres bouteilles pour desserrer sa lavallière et retirer son chapeau, qu'il posa sur sa chaise tandis qu'il s'asseyait sur la table, narguant de haut les deux blonds d'un regard qu'il voulut arrogant...

Spoiler:

N'y tenant plus, Arwen éclata de rire, frappant du poing la table.

- Pff hahahaha ! Maître vampire, commenceriez-vous à fatiguer ? Ha, je me doutais bien que les morts ressuscités faiblissaient à la moindre goutte !

Alucard se joint à ses rires, puis répondit :

- Il faut que tu sois déjà bien éméchée pour oublier que toi aussi, nécrophile suicidaire, tu as profité de l'état de cadavre avant de ressusciter pour venir pinter !

La jeune femme et le roumain se regardèrent tous deux d'un air hébété, chacun troublés par ces propos... avant de rompre à nouveau le silence de rires tonitruants, hilares. Trois nouvelles bouteilles arrivèrent, et Arwen se saisit de l'une d'entre elles sans prendre le temps de verser l'alcool dans son verre, préférant boire à même le goulot. Après quelques gorgées, elle observa alternativement les deux hommes bruns et les deux mercenaires blonds à sa table, puis se saisit du chapeau d'Alucard pour se mettre à chanter joyeusement :


Le No Life King se pencha alors vers elle, l'air narquois, et elle s'interrompit, interloquée par ce rapprochement. Il s'empara du chapeau sur sa tête, lui arrachant une moue boudeuse, puis enleva sa lavallière et la lui noua en bandeau sur le front, avant de reposer par dessus le chapeau de travers. Trinquant et riant en chœur, le couple saoul finit avec le mercenaire la deuxième tournée de bouteilles, Arwen le bras appuyé sur l'épaule de Ryu et Alucard toujours assis sur la table, renversant régulièrement et sans même le remarquer quelques verres de mouvements maladroits.

Lorsqu'arriva leur troisième bouteille, Alucard sauta de la table, vacillant à l'atterrissage, et déclara d'une voix moqueuse :

- Ah, vous me faites peine tous les deux, à rester sagement assis pour cuver discrètement vos quelques petits verres pour frêles humains décolorés ! Que vaut un défi joué en toute passivité, couple de lâches? Prouvez donc que vos délicates natures supportent encore vos premières gorgées et levez-vous si vous en êtes capables!

Rieuse, Arwen se leva, faillit tomber, se rattrapa de justesse sur Ryu et monta péniblement sur la table, les mains agrippées au col du mercenaire pour le forcer à la rejoindre.

- Ha ! Lâche ? Moi ? Je saurais danser sur les tables que vous serez déjà tombé à terre rien qu'en essayant de rester debout, comte Alucard ! Allez, Ryu, prouvons-lui donc lequel des trois reste le plus ivre !

Et sans attendre la réponse du mercenaire, elle l'entraina dans une valse maladroite, se retenant à ses épaules pour éviter de s'affaler parmi les verres et les bouteilles qu'elle renversait joyeusement dans de grands fracas de verres brisés. Sous les rires déments du mage de sang, elle se mit à chanter :


Passant sur les tables voisines, la jeune femme entama une valse un peu plus rapide avec le mercenaire, projetant les verres des clients furieux à terre tout en chantonnant gaiement son petit air de marin :

Les alcools calyptiens, bien plus forts, n’avaient rien à voir avec tout ce que pouvait trouver Arwen dans son monde, et plus encore le tord-boyaux maison du Ténébros qui était reconnu, même a Calypta, pour être particulièrement féroce ! Ce n’était pas pour rien que l’ont appelait cette boisson l’« Hadès » ! Mais le changelin n’avait pas choisit cette boisson au hasard : Son jeu a lui n’était pas d’essayer de battre les autres ou de savoir combien de verres il pouvait boire.. Non non !.. Mais bien plutôt de laisser ses deux compagons de table se saouler inutilement jusqu'à plus soif, tandis que lui, remodelait son sang après chaque verre pour y ôter toute trace d’alcool, s’amusant de leur ébriété !

Ce n'était pas que se saouler le dérangait, le changelin avait une tolérance acceptable à l’alcool, mais son jeu à lui lui semblait bien plus amusant !

Remplissant son propre verre, Ryu le fit tinter contre celui de ses deux compagnons avant d’en boire le contenu d’une traite, et de le reposer d’un coup sec en le faisant claquer sur la table. La boisson lui chauffa le palais et il sourit niaisement, ravi de l’effet de ce premier verre sur les deux autres joueurs. Chacun se resservi, re-entrechoqua son verre avec les autres, et but cul-sec, verres après verres, jusqu'à ce que les premières bouteilles se termine.. Bien éméchée, Arwen fut la première a craquer, faisant éclater Ryu de rire a son tour.

Je crois que vous êtes tous les deux faits ! Lâchât-il hilare.

Les nouvelles bouteilles arrivant, il fit déborder son verre, et releva prestement sa bouteille en poussant un « Oh ! » d’exclamation. Plus pragmatique, Arwen décida de boire au goulot avant de voler le chapeau d’Alucard et, soudain habillé en pirate, le changelin l’accompagna dans son chant, faisant un duo avec elle :


Ryu trouva étrange qu’elle connaisse cette chanson, et plus encore qu’elle ose la chanter en publique. En Calypta, chanter des chants pirates en publique revenait à clamer haut et fort que l’ont était soi-même un pirate ! Ce qui pouvait provoquer plusieurs réactions différentes de la part des autres clients, mais surtout, pouvait rendre la situation compliquée si de véritables pirates se trouvaient là.. S’en souciant a peine, le changelin chanta de plus bel, battant la mesure sur la table avec son verre vide !

Un arrangement d’Alucard sur la tenue d’Arwen mit fin au second couplet et chacun rit a gorge déployé, reprenant le jeu des boissons. La deuxième tournée fut à son tour achevée lorsque l’Epers du sang bondit d’un seul coup sur la table, provoquant les autres de l’imiter. Agrippé par Arwen, qui escalada la table, le changelin se leva en titubant et monta d’une roulade, posant sa tête sur la table avant de culbuter sur lui-même pour se retrouver en position accroupie. Se laissant choir sur ses fesses, il se releva en fixant Alucard d’un sourire goguenard, et répondant a l’invitation d’arwen, il changea sa jambe droite en jambe de bois et se mis a chanter avec elle, toujours dans son habits de pirate, et marquant le pas de sa jambe de bois sous les applaudissements hilares d’Alucard et les grognements mécontents des clients dont ils traversaient les tables.. Le petit jeu pris soudain fin lorsqu’une voix familière résonna à leurs pieds :

« Miss Blacksoul sans même avoir à vous le demander je vois bien que vous n'avez aucune bonne excuse de vous trouver là à cette heure-ci... »

Ryu avait vu le chevalier noir arriver mais la valse n’avait pas cessée, même lorsque ce dernier approcha d’un pas ferme jusqu'à leur table pour tancer la cavalière du changelin. Alors, renversant sa partenaire avec grâce, il sourit joyeusement à Néo.

Messire Blackstorm ! Pourquoi ne pas vous joindre a nous ?

Redressant la jeune femme, il se changea brièvement en courant d’air (parfumé au raisin et a la vigne) pour réapparaître derrière Néo, débarrassé de sa jambe de bois et de sa tenue de pirate.

Vous prendrez bien un verre ? Arwen sera ravie de vous offrir ce que vous voudrez !

Et une longue queue préhensible alla lestement saisir une bouteille d’Hadès tandis que sa main attrapait un verre renversé sur la table la plus proche.

Essoufflé d'avoir trop ri, le mage de sang regardait avec bonne humeur le couple danser sur les tables des buveurs, amusé par la chanson d'Arwen et l'accoutrement qu'elle arborait fièrement, avec son partenaire tout aussi élégamment vêtu. Des bouteilles volaient en tous sens sous les coups de pied de la valseuse, parfois volontairement, et lorsque l'une d'entre elles heurta l'un des rares clients qui avaient eu le courage de rester malgré le "désordre" à leur arrivée, il repartit aussi tôt dans un accès de fous rires incontrôlables et applaudit joyeusement.

Rouvrant les yeux malgré ses larmes de rire, il s'intéressa de nouveau à l'homme frappé au visage par la bouteille envolée, et son hilarité se calma aussitôt. L'humain regardait le couple de prétendus pirates avec une hargne qui ne l'aurait pas inquiété si elle n'avait été accompagnée de regards similaires de la part d'une grande partie des quelques clients de la taverne, qui semblaient prêts à se jeter sur Arwen et Ryu. Alucard ne se faisait pas de souci quant au changelin, mais la nécrophile, elle, ne saurait pas dans son état repousser le moindre assaut, et lui-même aurait du mal à la protéger sous sa nature humaine ébranlée par l'alcool. Il était temps de se ressaisir.

Voyant le petit groupe de clients dont les boissons avaient été renversées comploter entre eux tout en lançant des regards menaçants vers les valseurs, Alucard se dirigea lentement vers le couple, s'apprêtant à l'inviter à sortir au plus vite, quand les portes de la taverne s'ouvrirent sur le chevalier du Sahoc. Le No Life King s'arrêta, surpris, mais également soulagé.

L'humain le salua, et il répondit d'un ton poli :

- Chevalier Lightfellow...

Décidément, il arrivait toujours aux bons moments, celui-là. Il ne put s'empêcher un sourire goguenard en constatant l'air agacé du jeune homme, qui pourtant lui avait à leur rencontre paru d'un naturel très calme. Quels prodiges, que cette furie blonde et ses incroyables capacités à se mettre à dos son entourage !

Tandis que le mercenaire invitait le chevalier à se joindre à leur beuverie, Alucard rejoint la jeune femme d'un bond sur la table et se pencha vers elle :

- Désolé, nécrophile, mais je ne voudrais pas que la punition très probable de ton maître d'arme me vaille la perte de mes affaires, aussi, si tu permets...

Il reprit son chapeau et dénoua du front de la petite pirate la lavallière à ses couleurs pour la remettre autour de son cou, et descendit de la table pour s'asseoir à une chaise à côté, s'amusant d'avance du spectacle à venir.

Arwen n'avait pas entendu les portes s'ouvrir, bien trop appliquée à chanter et danser en essayant de son mieux d'éviter la chute, cramponnée au changelin. Mais une voix familière la surprit, et elle tourna la tête tout en suivant les pas de son cavalier pirate. La vision du chevalier dans un tel endroit, en un tel instant lui parut irrésistiblement comique, et elle se mit à rire à gorge déployée. Ryu la renversa alors gracieusement et Arwen répondit au chevalier d'un ton ravi tout en essayant de garder l'équilibre de sa position :

- Haaaa Néo ! L'heure est-elle donc déjà à l'entrainement ?

Elle lança un regard faussement courroucé au polymorphe et le disputa d'un ton hilare :

- Ryu, vous auriez pu m'avertir, je vous avais pourtant prévenu tenir à la ponctualité de mon rendez-vous, maudit pirate !

Elle éclata de rire, son hilarité redoublant de plus belle à l'invitation du changelin, que même en état d'ébriété elle devinait vouée à un refus. Son cavalier la redressa puis réapparut derrière Néo, la laissant vaciller sur la table où elle eut du mal à retrouver son équilibre, sans l'appui salvateur du second pirate. Alucard intervint alors, mais à sa grande déception, ce fut pour lui retirer son chapeau et son bandeau de bandit des mers. Elle fit la moue, puis reporta de nouveau son attention sur le chevalier :

- Bah, qu'à cela ne tienne, je peux tout aussi bien m'entrainer ici ! Je me trouve à mon aise, en hauteur, rejoignez-moi épée à la main ou repartez, car je n'en descendrai pas !

Un long sourire narquois aux lèvres, elle brandit Gekido d'une main et tendit l'autre vers Néo, lui faisant signe d'approcher d'un geste provocateur.

L’invitation de Néo tenta Ryu qui, de prime abord, avait prévu de prendre congé d’Alucard et d’abandonner Arwen a son sort. Sortant de sa poche une petite pierre cristalline, en forme de larme, qu’il avait attrapé pendant le franchissement du portail. Le changelin examina la gemme un court instant et en devina la valeur, ce genre de caillou devait valoir des millions en or ! Fier de sa trouvaille, il décida de s’en servir pour payer les bouteilles du concourt, mais Néo le devança en disant qu’Arwen reviendrait payer pour tout, et, n’ayant plus l’utilité de son caillou, le changelin le jeta par terre.. Roulant sur le plancher, la Larme d’Hélis disparut entre deux lattes, juste aux pieds du malfrat rescapé, assommé plus tôt par une bouteille de True Blood.

Le quatuor sortit alors, couvert de regards courouceux, et parmi les clients, trois gaillards, qui étaient restés entre eux et avaient observés nos trois buveurs tout du long, se concertèrent par messes basses en jurant sur les 9 océans, et retinrent pour eux les visages et les noms des fauteurs de trouble.

Alucard observa avec amusement sa nouvelle disciple se faire ligoter et bâillonner par les ombres du chevalier, dont l'agacement lui paraissait tout aussi comique que l'état de la jeune femme. L'invitation à l'entrainement le surprit agréablement : il ne s'était pas attendu à ce que le maître d'arme les incite, Ryu et lui, à le suivre malgré leur participation au jeu d'alcool à cause duquel l'élève avait manqué à ses engagements.

Après s'être tourné vers le mercenaire pour lui adresser un sourire complice, il se leva et sortit à une allure irrégulière de la taverne, acceptant sans politesse hypocrite le paiement forcé d'Arwen. Il avait prévu de régler lui-même ses consommations, ayant pour principe de ne jamais laisser une femme payer pour lui, mais il s'était souvenu des intérêts qu'avait ajouté sa disciple à sa dette envers le changelin, comme l'avait trahi son sang lorsque le vampire s'en était abreuvé, et il accueillit donc finalement la résolution du jeune homme avec bonne humeur, rancunier.

- Bien, nous voila quittes désormais !

Bien que le chevalier conserva un rythme relativement calme, le No Life King eut du mal à le suivre, marchant exagérément lentement pour ne pas risquer de trébucher, conscient de son équilibre un peu trop influencé par les multiples verres ingurgités.

La chaleur de l'alcool qui parcourait ses veines était bien la seule sensation que la kendoka ivre parvenait encore à ressentir, aussi ne s'aperçut-elle même pas de l'enlèvement du katana reptilien. Le bras toujours tendu vers Néo, mais la main vide de toute arme, Arwen s'apprêtait à lancer de nouvelles provocations à l'adresse de son maître d'arme, quand celui-ci l'attrapa pour la bâillonner de son ombre, étouffant ses débuts de balbutiement.

Surprise et furieuse d'être ainsi traitée en public, la jeune femme se débattit, criant des ordres puis des insultes que son bâillon rendaient incompréhensibles. Sa résistance redoubla lorsque le chevalier menaça le peu d'argent qu'il lui restait, et elle écarquilla les yeux devant les cadavres de bouteilles et de verres vides éparpillés sur la table qu'elle avait partagée avec le mage et le mercenaire, horrifiée de la note salée que promettait leur beuverie.

Négligemment déposée sur la monture de Néo, elle tenta de transmettre par pensées ses appels à l'aide au No Life King, dont elle n'était plus en état de se rappeler la nature humaine, rendant impossible toute communication télépathique. Il sembla toutefois que son regard insistant et ses agitations se firent comprendre du mage de sang, car celui-ci se rapprocha et répondit en souriant d'un air narquois :

- Ce n'est pas que ta situation ne touche pas ma compassion, nécrophile, mais... je serais un bien piètre invité de retenir le personnage principal d'un spectacle auquel j'ai été si courtoisement invité, tu ne crois pas ?

Arwen lui adressa un regard furibond et secoua la tête de gauche à droite avec véhémence.

- Et puis, si je te libérais, tu serais bien capable de te remettre à chanter...

Un cri de rage étouffé s'échappa du bâillon, qui en atténuait heureusement le son. Agacée par ses deux maîtres, la furie blonde tourna la tête vers le mercenaire et l'incita de son regard désespéré à intervenir en sa faveur.