Direction incongrue [PV Mymy] [sujet terminé]

Sans trop s'en rendre compte, Arwen était remontée vers les appartements, et avais rejoint la chambre qu'elle avait quitté des mois auparavant. Arrivée devant sa porte, elle se sentit perdue. La nuit venait à peine de tomber, elle n'avait pas prévu de rentrer avant le lendemain au palais du seigneur Mirastrasa... Mais que faire, et où aller, dans l'état d'accablement dans lequel elle était ? Elle n'avait envie de rien, et n'était capable de rien, en l'instant présent. Elle se sentait infiniment seule. Néo ne la connaissait plus que comme une employée de son seigneur, Alucard n'apprécierait pas sa compagnie morose, Archess la rejetterait très probablement, Ryu, ne comprendrait pas sa tristesse, Floriant était surement perdu dans un cimetière à la recherche de sa fiancée, et elle s'était mis à dos tout son équipage. Elle n'avait tout simplement personne vers qui se tourner...

Tout à coup, sur une impulsion, la jeune femme courut à la porte d'une chambre proche de la sienne et frappa précipitamment. Il était assez tard pour espérer qu'il soit déjà là. Mais voudrait-il l'être pour elle ? Elle n'avait pas la moindre idée de l'accueil qu'il lui ferait, mais resta pourtant obstinément face à sa porte, à attendre qu'il ne lui ouvre.

Elle n'eut pas à attendre bien longtemps avant que de gros aboiements se fassent entendre alors qu'une voix qu'il lui était bien entendu ne demande le silence. Suivi d'un

"- Attendez, j'arrive tout de suite!"

La porte s'ouvrit alors sur deux yeux de différentes couleurs et un large sourire encadré par de longs cheveux d'or. Le dragon sous forme elfique s'adressa alors à la kendoka qui semblait un peu perdue.

" - Oh c'est vous dame Arwen! Cela faisait longtemps que je ne vous avait vu, que je suis heureux de vous revoir! Entrez! Entrez, je vous prie!"

Il s'écarta alors de l'embrasure de la porte pour la laisser entrer et à peine eut-elle franchi le seuil qu'elle fut assaillie par Socrate, qui lui montrait sa joie à grands coups de léchouilles dont les boxers savent si bien le faire. Le dragon rigola à cette scène même s'il était gêné. Gêné pour l'attitude de son chien mais avant tout pour le malêtre dont souffrait la jeune femme, il pouvait le sentir qu'elle était troublée et presque désespérée.
Il l'invita donc à s'asseoir, si elle voulait parler il fallait qu'elle le fasse d'elle-même, il n'avait aucun droit de l'obliger à parler. Il fit mine de ne rien percevoir et lui posa une question en chantonnant.

" - Voulez-vous quelque chose à boire? Un chocolat chaud, du thé?"

Il fit alors sonner la cloche reliée à sa chambre pour appeler une servante et se félicitait d'avoir veillé assez tard dans ses bouquins pour ne pas s'être encore changé et être encore en tenue présentable pour son auditoire. Quelques instants plus tard une des servantes du château arriva tranquillement, encore un peu endormie d'avoir été réveillée à cette heure et s'inclinant respectueusement elle demanda leur commande. Mythril en bon gentleman attendit que la demoiselle fasse sa commande avant de demander un thé au lait. Une fois ceci fait elle reparti en s'inclinant et alors que la porte se refermait les regard or et azuré du dragon se posa sur la silhouette de la jeune femme.

Arwen salua Mythril sans un mot, inclinant brièvement la tête avant d'entrer dans la chambre où Socrate l'accueillit joyeusement. Elle posa sur un meuble proche les livres qu'elle tenait contre elle et le caressa distraitement. Elle ne bougea pas lorsqu'elle son hôte l'invita à s'asseoir, elle n'était pas bien sûre de ce qu'elle attendait de lui et n'osait pas prendre place alors qu'elle partirait peut-être soudainement. Elle se contenta d'acquiescer la tête lorsqu'il lui proposa à boire. A l'arrivée de la servante, elle ouvrit enfin la bouche pour demander une tasse de café.

L'employée ferma à peine la porte qu'Arwen se jeta subitement au cou du dragon pour l'enlacer et éclater en sanglots, perdant tout de la réserve qu'elle avait gardée jusque là. Mythril et elle ne s'étaient jamais vraiment connus assez pour partager une relation amicale, et ne se côtoyaient que de temps à autre. Mais en l'instant, sans qu'elle sache trop pourquoi, elle exprimait devant lui une sensibilité qu'elle n'avait jamais montrée à ses amis les plus proches sur Calypta. Une fois qu'elle eut suffisamment mouillé de larmes l'épaule du Niebien, elle le relâcha doucement et plaisanta, à moitié rieuse à moitié pleurante :

- Désolée. J'étais tellement jalouse de Marchen, je voulais avoir droit aux mêmes faveurs moi aussi !

Comprenant le soutien qu'elle était venu chercher auprès du dragon, elle alla finalement s'asseoir. Elle voulait rester un peu avec lui. La servante revint à ce moment et leur servit leurs commandes, pour repartir aussitôt après. Arwen sortit de sa poche de manteau une bouteille d'alcool dont elle versa une dose généreuse dans sa tasse, puis bût une gorgée du mélange chaud et corsé. Enfin, elle expliqua plus sérieusement, les yeux fixés sur sa boisson :

- Il y a des personnes ici auxquelles je me suis beaucoup attachée, Mythril. Je les aurais bien ennuyées plutôt que vous, qui me connaissez peu, mais il se trouve qu'aucune n'aurait voulu être là pour moi. Je crois qu'elles comptent bien plus pour moi que je ne compte pour elles. Et en cet instant... je me sens attristée au point de ne plus pouvoir soutenir ma solitude.

Elle trouva finalement le courage d'affronter le regard du dragon, et poursuivit :

- Je n'ai pas besoin de me confier, ni que vous tentiez de me consoler. J'aimerais juste que vous restiez avec moi un moment.

Elle se tût, lui laissant le temps d'appréhender le soutien passif qu'elle attendait de lui. Elle en profita pour de longues gorgées qui la réchauffèrent. Puis, elle essuya les lignes humides que ses larmes avaient tracées sur ses joues, et ajouta :

- Je pensais passer vous voir à la bibliothèque le lendemain pour quelques renseignements, mais maintenant que nous sommes ensemble, peut-être pourrait-on plutôt en parler cette nuit ? Si vous le voulez bien, j'aimerais toutefois que cette conversation reste entre nous...

Elle attendit que Mythril ne lui confirme son silence, bût un peu de son café au rhum et lui confia ses interrogations.

- Je me pose pas mal de questions sur des sujets relativement divers, mais j'ai besoin de réponses rapides pour chacun de ces domaines. Je n'ai pas beaucoup de temps pour la lecture, et je pourrai d'ailleurs difficilement emporter avec moi des ouvrages dont je préfère garder pour moi les sujets...Pour commencer, j'ai besoin de connaître les différentes magies capables d'effacer la mémoire temporairement. Comment en fonctionnent les sorts et comment peut-on les annuler ? A quel moment la mémoire revient-elle ? Y-a-t-il des conséquences collatérales ?

Le dragon fut énormément surpris de voir la demoiselle se jeter à son cou, les yeux grands ouverts il la laissa extériorisé sa peine. Il était d'autant plus surpris de son comportement que la demoiselle en temps normal ne se laissait pas voir dans ses moments de faiblesse et ne put réprimer un léger sourire face à la réaction de la demoiselle.

- Désolée. J'étais tellement jalouse de Marchen, je voulais avoir droit aux mêmes faveurs moi aussi !

Il tapota alors amicalement la tête de la jeune femme avant de poser sa main dans son dos pour le frotter dans un geste d'apaisement et lorsqu'elle s'éloigna de lui il afficha alors un sourire.

- Il ne faut pas vous mettre dans ces états pour si peu voyons ma bonne amie! Il suffisait de me le demander et je vous aurait volontiers accordé une embrassade!

Il écouta alors ce que la kendoka avait sur le cœur et fut attristé par de telles pensées. Pour lui si on osait se faire appeler ami, en aucun cas un ami en détresse ne serait une gêne!

- Cela me fait un peu plaisir pour dire la vérité, cela signifie que vous m'apprécier assez pour me demander de l'aide dans un tel moment, je ne vous en veux aucunement et serait heureux de pouvoir alléger cette peine...

Il ne voulait pas trop connaitre l'identité de ces personnes, tout ce qu'il voulait pour le moment c'était apaiser cette âme tourmentée et alléger ses souffrances. Les boissons furent servies et Mythril retroussa le nez à la vue du mélange café-boisson alcoolique, surtout à cette heure-là. Il laissa passer pour cette fois mais le lendemain matin il aurait une petite conversation avec la jeune femme sur ce sujet!

- Pourquoi pas, je ne me sens pas trop fatigué et pense pouvoir tenir à quelques recherches hahaha! Et promis Arwen, je resterais muet sur cette conversation!

Il ne comprenait pas vraiment la requête mais si une amie ne voulait pas que cela se sache il garderait le silence. Il écouta alors les questions, devenu tout à coup très sérieux, ses pupilles se rétractèrent pour ne former qu'un mince trait et ses oreilles étaient maintenant bien droites. Il posa alors la main devant sa bouche tout en allant vers les libres qu'Arwen avait emmené avec elle. Il les feuilleta rapidement avant de tourner son regard or-azuré vers son invitée improvisée qui servait maintenant d'oreiller à un toutou bien baveux.

- Toutes les magies peuvent être utilisées pour effacer la mémoire, ce que je veux dire par là c'est que que ces sorts peuvent être de tous les éléments mais qu'ils ont tous une part de mana qui est la vie, la mort et le temps.

Il tourna alors son regard vers les livres d'un regard dur, ce regard il ne volait pas le faire voir à Arwen au risque de la choquer et préféra fixer son attention sur ces causeurs de trouble. Il n'était pas vraiment en colère, loin de là mais il se demandait si ces manuels n'étaient pas l'origine des troubles de la demoiselle, à moins que cela n'ai un rapport avec la disparition du chevalier Néo...

- L'annulation peut se faire avec le temps ou si la personne à accomplie un objectif lié au sceau... les conséquences peuvent être une perte de mémoire passagère sur des sujets qui normalement ne devraient pas être perdus, mais si le sceau reste trop longtemps la mémoire ne revient jamais...

Il ne voulait pas poser de questions à la blondinette même si la question lui brulait les lèvres mais préférait attendre qu'elle fasse le premier pas. Il ne devait en aucun cas la brusquer mais il affichait tout de même un regard qui laissait comprendre qu'il avait senti quelques chose derrière toutes ces questions. Non pas qu'il doutait des connaissances d'Arwen sur la magie ou la possibilité qu'un tel sujet puisse un jour l'intéresser.

Réconfortée par la nature joyeuse et taquine du dragon d'or, ainsi que par le soutien qu'il lui offrait, Arwen sentait qu'elle avait accourut vers la bonne personne. Elle regrettait que leur rencontre n'ait pas commencé d'une meilleure façon, elle réalisait qu'elle aurait pu nouer des liens avec un ami de valeur, si elle n'avait pas été autant vexée par son agacement au malentendu qui avait constitué leur premier échange. Mais peut-être n'était-il pas encore trop tard... Après tout, le Niebien avait pour meilleur ami un vampire sadique complètement aliéné !

La consolation de la kendoka fut de courte durée. Mythril répondit sans détour à ses questions, et elle sentit son coeur se serrer à l'annonce du risque d'amnésie permanente qu'encourait son Maître. Elle lança un regard désespéré au dragon d'or. Il ne pouvait rien de plus pour elle, il serait le guide qui lui fournirait les informations dont elle avait besoin quant à la magie, mais elle devrait rester la seule intervenante dans cette affaire. Son regard se chargea de détermination tandis qu'elle prenait sa décision. Elle était venue s'informer dans l'espoir de pouvoir briser le sort qui avait frappé Néo. Mais il en était responsable, elle fit donc le choix difficile de l'accompagner jusqu'au bout dans sa mission et de l'aider à la remplir au plus vite. Plus tôt il y parviendrait, moins il risquerait l'amnésie incurable qu'elle redoutait. Ce n'était pas grand chose, mais cet effort d'acceptation des choix insensés de son Maître était une résolution qu'elle prit à contre-coeur, après une mûre réflexion. Elle s'emploierait néanmoins de son mieux à la respecter, maintenant qu'elle en avait fait le choix.

- Et... Est-ce qu'un sort de niveau moyen serait capable d'affecter cette magie ?

Elle accueillit dans un silence profond la réponse de Mythril, l'air songeur. Puis, elle releva les yeux et lui expliqua avec douceur :

- J'apprécie vos précieux renseignements, seigneur Mythril, vraiment. Et j'ai toute confiance en vous. Mais je ne peux vous en dire davantage à présent, j'ai déja trop parlé à ce sujet : un proche m'a demandé ma discrétion, et je la lui dois. Toutefois... Si vous réfléchissez par-vous même et reliez toutes mes questions et la situation actuelle, je pense que vous seriez capable d'en comprendre seul beaucoup des explications principales...

Elle eut un sourire d'excuse, qui s'élargit ensuite en un sourire enjoué. Elle poursuivit d'un ton chaleureux :

- Je préfèrerais que vous me tutoyiez, Mythril, si cela ne vous rebute pas. Nous avons vécu bien assez d'aventures ensemble pour maintenir une distance aussi cordiale, ne trouvez-vous pas ?

Elle repensa avec humour au jeu de cartes qu'il lui avait proposé lorsqu'elle était alors sous l'apparence d'en renard, à l'aide qu'il lui avait apportée devant l'arachnide qui la terrifiait, et à leur intervention conjointe à l'encontre d'Alucard alors qu'il s'apprêtait à tuer leur ami mercenaire. Puis il y avait eu son attaque contre Socrate, la colère qu'elle avait piquée lorsque Mythril l'avait interrogée sur ses sentiments envers Néo sous les rires moqueurs du vampire, l'histoire tragique de son passé qu'elle avait apprise malgré elle, et maintenant les larmes qu'elle avait versées sur son épaule.

Elle posa son verre et le rejoignit près des livres qu'il feuilletait pour lui faire face. Elle plongea ses yeux d'azur dans le regard du dragon, lui sourit avec douceur et demanda avec enthousiasme :

- J'aimerais avoir plus souvent l'occasion de vous voir. Nous partageons des amitiés communes et nous sommes voisins de chambre, il est regrettable que nous n'ayons pas appris à mieux nous connaître chacun... Alors je me demandais si... Enfin, je suis avec ferveur le culte de Gaia, et j'ai été séduite par la langue par laquelle on m'en a enseignées les valeurs. J'ai appris un peu la langue des elfes, et je souhaiterais la maitriser parfaitement, mais je pense que Dame Archess ne me voudra plus dans son temple. Accepteriez-vous de m'instruire régulièrement ? J'irai vous voir aussi souvent que l'on me le permettra durant votre temps disponible, si vous êtes prêt à me l'accorder sans embarras...

Elle dévisagea le dragon, scrutant attentivement son expression. S'il trahissait la moindre gêne ou signe d'ennui, elle reviendrait sur sa demande. Elle ne voulait pas qu'il accepte par obligeance, et voulait apprendre de lui dans une approche amicale, plutôt que forcée.

La flamme qui s'était autrefois éteinte se remit à briller dans les yeux de la jeune femme au grand bonheur du dragon. Il avait réussi à la remotiver et c'était tout ce qu'il recherchait ce soir-là. Elle était arrivée abattue mais ce n'était pas la Arwen qu'il connaissait, lui il connaissait une jeune femme farouche et enjouée, combattive et fière mais ce qui s'était présenté à lui ce soir là était l'ombre de la kendoka. Mais maintenant elle était de nouveau remontée et prête à partir à l'action. Il se mit alors à sourire et alors qu'elle lui posa une petite question, pour lui elle était clairement déterminée à sauver Néo.

- Un sort de niveau moyen serait en effet capable de sortir une personne d'un tel sceau...

- J'apprécie vos précieux renseignements, seigneur Mythril, vraiment. Et j'ai toute confiance en vous. Mais je ne peux vous en dire davantage à présent, j'ai déja trop parlé à ce sujet : un proche m'a demandé ma discrétion, et je la lui dois. Toutefois... Si vous réfléchissez par-vous même et reliez toutes mes questions et la situation actuelle, je pense que vous seriez capable d'en comprendre seul beaucoup des explications principales...

Il leva alors sa main pour l'inciter à se taire mais garda tout de même son sourire pour ne pas trop la brusquer. Mythril avait peut-être l'air d'un idiot qui ne réfléchissait pas mais ce n'était qu'une couverture. Il était assez perspicace et n'avait aucune difficulté à faire le lien entre l'étrange disparition du bras droit de la reine et l'affolement de sa disciple ainsi que la cascade de question qu'elle lui avait lancé, il continua alors sur sa lancée alors qu'il avait réussi à gagner le silence.

- Vous recherchez donc un moyen de sauver maitre Lightfellow d'une amnésie provoquée par un sort... je ne peux vous laisser agir seule, je suis assez curieux de voir ce qui se trame derrière tout cela pour être honnête...

Toute son allure avait changée, il était devenu tout d'un coup sérieux même son regard d'un naturel taquin s'était refroidi mais il avait néanmoins gardé ce ton apaisant qu'il avait toujours pris. Son masque de benêt nigaud venait de voler en éclat mais ce n'était pas le plus important aux yeux du dragon d'or.
La suite le surpris et voilà qu'il affichait son sourire crétin si cher à un vampire qu'ils connaissaient tous les deux. La seconde requête le fit exploser de rire tout simplement. Il c'était attendu à avoir une demande de ne pas intervenir mais elle lui demandait simplement de l'aider à apprendre l'elfique.

- Tout à fait Arwen , je vais donc essayer de te tutoyer dorénavant! Je ne vois aucune objection à t'apprendre cette langue ma chère, c'est toujours un plaisir que d'enseigner!

Ses traits étaient francs et nul embarra ne venait de dessiner sur son visage.

Arwen eut l'expression réjouie et satisfaite d'un chat ronronnant sous les caresses de son maître. Elle s'inclina devant Mythril en signe de remerciement, et se redressa, un large sourire aux lèvres. Elle précisa alors distraitement au dragon tandis qu'elle réfléchissait à un moyen de lui permettre de suivre ses pas sans que cela ne gêne son engagement auprès du seigneur Mirastrasa :

- Je ne peux le sauver autrement qu'en l'aidant à accomplir sa mission au plus vite, car ce sort a été lancé sous son ordre...

C'est alors qu'une idée lui vint. Soudain pressée, elle poursuivit rapidement :

- Si vous tenez absolument à m'accompagner, Mythril, vous pourriez accepter de protéger le seigneur que mon Maître et moi servons, ainsi que nous-même ! Cela vous donnerait prétexte à rester à mes côtés et n'irait pas à l'encontre de vos principes, puisqu'il s'agirait uniquement de protection rapprochée !

Elle sourit, et ajouta avec malice :

- Et puis, il me serait ainsi bien plus aisé de venir régulièrement m'instruire auprès de vous sur l'elfique. Je suis sûre qu'Alucard serait ravi de garder Socrate, il l'adore et vient d'égarer son animal de compagnie, Freefall...

Elle lui adressa un regard attendrissant semblable à ceux que lançaient habituellement le chien.

- S'il vous plait... Néo me traite en étrangère, car c'est ce que je suis désormais pour lui, et j'ai dû renier mes frères de piraterie pour lui venir en aide, je suis isolée de tous mes proches... Vous pourriez satisfaire votre curiosité, protéger des vies et me faire le plaisir de votre compagnie dans ma solitude par cette simple orientation. Et puis, ce ne serait évidemment que temporaire, jusqu'à ce que Néo retrouve la mémoire.

Le dragon fit un léger clin d'œil à la demoiselle, demandé comme cela il ne pouvait refuser sa demande. D'un grand sourire franc il ponctua chacun de ses mots en pointant son index en l'air et en fermant les, comme s'il jouait au maitre d'école avant d'éclater dans un grand rire. Le voilà qui était redevenu foufou au grand damne de tous ceux qui avaient espéré un peu de tranquillité en ces heures tardives mais se rappelant de ce léger détail, il mit sa main sur sa bouche tut en refrénant un autre fou-rire.

- Tourné comme cela Arwen, je ne peux refuser cela! Ce serait trahir mes convictions que de refuser pareille demande! Quand devrons-nous partir?

Il se rassit alors sur la chaise en face de son thé et le bu d'une traite, il ne savait pas quand partir et ne voulait pas être une gène pour son amie blondinette. Il prit alors un sac dans lequel il mit les livres que la kendika avait rapporté dans sa chambre et écrivit une fausse excuse griffonnée sur un morceau de papier.

" Je pars à mon château pour quelques affaires urgentes. Je vous laisse ma chambre à vos bons soins et laisse Socrate aux bons soins de monsieur Alucard.
Seigneur Mythril"

Il attrapa alors son capuchon rouge qu'il posa sur sa tête et alla en chercher une autre de couleur noire pour Arwen. S'ils devaient partir cette nuit il préférait qu'ils ne voyagent visage caché et protégés de la fraicheur nocturne. Pour terminer ses préparations il enfourna dans sa sacoche quelques crayons et stylos ainsi que des parchemins. Il porta alors son regard or et azuré vers la jeune femme et afficha un sourire pour expliquer ses gestes.

- Mieux vaut se préparer au plus vite et j'ai pris de quoi t'apprendre deux trois choses! Je ne sais pas si le voyage sera long ou pas, j'ai pris aussi les livres au cas où une âme un peu trop curieuse ne s'amuse à fouiller ma chambre...

Qui aurait cru que le bras droit de Céleste ose un jour mentir et faire des cachotteries à tout le monde? Cela devrait en surprendre plus d'un et à commencer par sa vis-à-vis. Une fois tout ce qu'il avait à faire terminé, il se reposa quelques instants, attendant les instructions. Ils devraient surement partir à cheval, après tout s'il prenait sa forme draconique ils risquaient fort de se faire rapidement repérés alors qu'à cheval nos deux compagnons pourraient se fondre plus facilement dans la foule.

Arwen joignit son rire à celui du dragon, amusée par sa réaction et les plaintes des nobles réveillés par ce dernier. Bien qu'elle lui ai faite cette proposition très sérieusement, elle ne s'était pas attendu à ce qu'il accepte, et ce avec autant d'enthousiasme ! Sa mission lui parut alors bien moins désagréable, en dépit des risques qui menaçaient son maître : elle resterait à ses côtés, et avait maintenant, en prime, un ami de confiance pour l'épauler au palais ! C'était bien plus que ce qu'elle n'avait espéré, en venant frapper à la porte du Niebien. Elle lui répondit avec entrain :

- Je dois être dans le quartier nocturne demain midi au plus tard, mais puisqu'il faudrait faire les présentations autant y aller dès maintenant.

Elle s'accroupit pour se mettre à hauteur de Socrate, qui s'était assis entre les deux interlocuteurs dans l'espoir d'attirer leur attention, et le caressa joyeusement :

- Tu vas retrouver tonton Alucard, petit Socrate ! Tu en as de la chance ! Tu te souviens d'Alucard ?

Le chien dût en effet s'en souvenir, car aussitôt qu'il eut entendu le nom du vampire, il tourna la tête dans tous les sens, les yeux débordants d'amour et les oreilles dressées, comme s'il cherchait désespérément ce dernier. Arwen leva alors les yeux vers les affaires dont se chargeait le dragon, observant avec méfiance les parchemins. Il expliqua son geste, ce qui la rassura un peu, mais elle se permit toutefois de préciser :

- Je me permets de vous rappeler votre promesse de garder silence, Mythril, c'est très important. N'envoyez surtout pas de vos nouvelles, à moins de mentir, je vous prie. Cette affaire ne doit pas s'ébruiter.

Elle se releva et, une fois sûre que le dragon comprenait et acceptait ses conditions, elle salua Socrate et ouvrit la porte, quittant la chambre pour s'en aller retrouver le palais de la nuit, un nouvel allié à ses côtés.

» Cali et Jennie en direction de la plaine des duels