Il faisait une chaleur fort agréable pour un mois de février, qui plus est en pleine nuit.
Peut être les saisons calyptiennes étaient-elles détraquées? Ou bien peut être la reine était elle trop couverte ? A moins que ce ne soit à cause de la centaine de gobelins enflammés des pieds à la tête ? Enfin..des pieds jusqu’aux cendres !
Quand l’ennuie vient à fournir de vilaines rides sur le front, rien ne vaut un bon feu de joie ! Et quelle joie ! La déesse exultait ! De mémoire, elle était la seule à posséder le talent de créer tant de beauté ! Car la laideur des gobelins est légendaire, mais arrangés de belles flammèches rouges, il n’y avait pas d’équivoque ! Le relooking était parfait !
Les hurlements des créatures terrifiés résonnaient comme une douce mélodie à ses oreilles. Aucun ménestrel quel qu’il soit ne pouvait retranscrire dans ses cordes une si jolie mélopée.
Assise contre un arbre, face à la caverne, la reine observait le ballet des gobelins courants et virevoltants de toutes parts, cherchant à échapper aux flammes. Dans ses bras, elle tenait contre elle une enfant gobelin, qui assistait malgré elle au massacre de son camp.
« Quel magnifique spectacle ! N’est ce pas mon enfant ? Je suis sûre que tu n’as jamais vu tes parents danser aussi bien ! Nul doute que tu te rappelleras de ce jour tout au long de ta vie. N’est ce pas ? Un peu d’enthousiasme que diable !! Tu es aussi molle qu’un paquet de chiffons !»De tout évidence, l’enfant était trop choquée pour réagir. Angélique soupira. Un traumatisme sans réaction n’avait aucun intérêt ! Cette gamine était d’un ennuie mortel finalement. D’ailleurs en parlant de mortel..
« Tant pis pour toi.. »Et sans ménagement, elle l’a poussa tout simplement dans le brasier.
La reine croisa les bras derrière sa tête et apprécia la scène en souriant :