Une descendance humiliante (M) partie 2

La marche jusqu'au temple n'avait pas été très longue, mais Arwen se sentait fatiguer comme après une dure ascension. Alucard lui étant déja attaché, elle avait préféré coller sa soeur tout le long du trajet, désireuse de consolider l'affection qu'elle lui témoignait depuis peu. Ce fut donc le bras fermement accroché à celui de Freefall qu'elle parvint au devant du lieu de culte. Elle désigna le temple du regard et confirma :

- C'est ici, Maître. Merci de m'avoir accompagnée.

Elle lâcha finalement le bras de sa cadette et vint faire face au mage de sang, un long sourire parfaitement surfait aux lèvres.

- Je vous suis infiniment reconnaissante de votre aide indéfectible ! Vraiment, je suis tellement fière d'être l'élève d'un maître si admirable et si puissant ! C'est pour moi un tel ho...

Elle allait lui adresser d'autres compliments selon son inspiration, mais elle fut coupée avant de pouvoir continuer.

Une fois l'anneau à son doigt, Alucard avait pressé la marche, ne voulant gaspiller aucune des quelques heures qu'ils avaient devant eux pour rejoindre le quartier nocturne avant qu'il ne soit obligé d'ôter sa protection. Lorsqu'ils arrivèrent devant le temple, il ne ressentait encore qu'un léger début de fatigue. Mais il n'avait pas besoin de se sentir épuisé pour s'irriter facilement, aussi ne supporta-t-il pas longtemps les cajoleries ridicules de son apprentie, qu'il fit taire de quelques tracés de sang au fond de la gorge. La jeune femme toussa en plein milieu de son petit discours, et il se dépêcha de plaquer une main sur les yeux de l'hémophobe avant que celle-ci ne puisse apercevoir le sang qui peinturait la main avec laquelle elle s'était couvert la bouche. Il utilisa sa lavallière pour essuyer la main de la kendoka, abaissa la main qui protégeait les yeux de Sarah et expliqua d'un ton sec, un regard assassin vers sa disciple humaine :

- La ferme.

Il observa d'un air pensif le lieu de culte, s'en approcha de quelques pas afin de voir, sans y entrer, l'intérieur du domaine. Il fallait rencontrer la mangeuse d'herbes, mais il préférait éviter de pénétrer un lieu sacré... Un sourire narquois s'étira sur son visage et peu après, le mur qui faisait face aux portes ouvertes du temple se couvrit de larges lettres ensanglantées, sous lesquelles une énorme croix chrétienne se dessina :

Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage, Les extrémités de la terre pour possession;

Tu les briseras avec une verge de fer, Tu les briseras comme le vase d'un potier.

Et maintenant, rois, conduisez-vous avec sagesse ! Juges de la terre, recevez instruction !

Servez l'Éternel avec crainte, Et réjouissez-vous avec tremblement.

Embrassez le fils, de peur qu'il ne s'irrite, Et que vous ne périssiez dans votre voie, Car sa colère est prompte à s'enflammer. Heureux tous ceux qui se confient en lui !

Les psaumes de la bible de Saint Jacques, formés en lettres grasses et épaisses, gouttaient déja dans le temple, sous le regard ravi du vampire qui attendit tranquillement à quelques mètres devant l'entrée.

Y avait si longtemps qu’elle n’avait plus vue le soleil ! Freefall ne s’en était jamais rendue compte alors, mais maintenant qu’elle le voyait, l’astre de feu lui manquait. Il était si puissant et si chaud ! Un soupçon d’égoïsme lui fit ressentir de l’envie pour sa grande sœur, mais elle le chassa bien vite. Arwen aussi craignait le soleil, et même toutes les lumières. Ressentant a présent de la peine pour sa sœur, Freefall se montra plus proche d’elle, l’aidant même à avancer malgré sa propre fatigue. Mais voir le soleil était si unique qu’elle ne fit même pas attention à son effort.

Lorsqu’ils arrivèrent, pourtant, Freefall ne se sentait plus très bien. Une forte sensation de malaise l’assaillait depuis un moment, mais elle ne comprit pas que son mal venait du sol béni qu’elle foulait et des auras sacrés qui émanaient des différents temples qu’elle croisait. Encore nouvelle-née, elle n’avait pas la force, comme son maître, de résister à ces "agressions bénites."

Plus faible que jamais, elle sentie ses entrailles se nouer lorsqu’Arwen la lâcha. La terre vacillait et, ces cloches ! Ces horribles sons de cloches ! Si seulement elles pouvaient s’arrêter de sonner dans sa tête ! Chaque tintement lui donnait l’impression que sa cervelle allait exploser ! Une main robuste se plaqua alors sur ses yeux, faisant taire les cloches, puis lui rendit la vue. Elle suivit son maître, hésitante, et une inscription se dessina à l’intérieur du temple. Freefall sentit la terre vaciller sous ses pieds, et tourner, tourner…

*Maitre… Je ne me sens pas bien...*

Envoya-t-elle en se raccrochant au grand manteau rouge.

Paniquée par l'attroupement hostile qui s'approchait, Arwen leva aussitôt les mains en signe d'intention pacifique, tremblante. Une flèche frappa soudain Alucard au coeur, la faisant reculer dans un sursaut avec un petit cri apeuré. Malgré son attitude inoffensive, elle fut, avec son maître et sa soeur, menacée par les armes des elfes. Elle chercha du regard Dame Archess, dont elle espérait un secours imminent.

Par chance, ses prières furent bientôt exaucées et sa protectrice apparut pour l'interroger sur l'accompagnement douteux d'Alucard et Freefall. Elle courut la rejoindre et, une fois rassurée par la dissipation des menaces envers elle, elle expliqua d'une voix gémissante, dans un elfique simple :

- Pardon, Grande Prêtresse, c'est ma faute ! J'ai demandé à Messire Alucard de m'escorter pour quitter les terres du Sahoc et rejoindre le temple en toute sécurité, je craignais l'agression d'ennemis ! Mais j'espérais simplement sa protection sur le chemin, je n'imaginais pas qu'il vous provoquerait à l'arrivée !

L'espace d'un instant, Arwen avait hésité avant de répondre... Après tout, pourquoi protéger Alucard et Freefall après la situation périlleuse dans laquelle l'avait mise le vampire ? Laisser les elfes la débarrasser d'un sombre personnage qui passait son temps à l'humilier avait été plus que tentant. Elle avait failli acquiescer à la supposition de la grande prêtresse mais, après réflexion, avait jugé le mage de sang plus utile à demi-mort que définitivement mort. Il était en contact permanent avec elle et pouvait accourir au moindre appel. Et puis, lui seul pouvait lui faire passer le niveau supérieur de sa magie du sang. C'est pourquoi la kendoka continua à implorer Archess en sa faveur d'un ton tragique :

- Je vous en prie, pardonnez sa provocation ! Il m'a menée ici dans des intentions louables !

S'essayant à une nouvelle argumentation, elle désigna Alucard d'un regard entendu à la dame elfe et poursuivit en abaissant le ton :

- Vous savez... C'est un vieux vampire, il n'a plus toute sa raison. Tous ceux qui le connaissent vous le confirmeront, Messire Alucard est souvent pris d'excès de folie incontrôlables. Je pense que la vue de l'église chrétienne l'a perturbé, il fut un fervent croyant dans sa vie passée. De toute évidence, les instants tragiques qu'il a vécu l'ont bouleversés, et il a été de nouveau frappé de démence. S'il vous plait, épargnez-le, je culpabiliserais de lui avoir demandé protection pour le récompenser d'une mise à mort... Le pauvre, il n'est victime que d'un déséquilibre de l'esprit, certainement pas de véritable malveillance.

Les yeux larmoyants et la voix implorante, elle avait feint de son mieux l'angoisse de provoquer la mort de son aliéné de maître. En un sens, ce n'était pas totalement mensonger : elle espérait sincèrement qu'Archess ne permettrait pas la mise à mort du mage de sang, qui pouvait encore lui servir. Et puis, Alucard avait vraiment un grain, elle n'avait fait qu'exagérer un peu la vérité quant à sa santé mentale. Simplement... Bon, si son petit discours ne la convainquait pas, ce ne serait pas non plus la mer à boire et elle pourrait au moins se consoler en se réjouissant de ne plus être frappée au visage par des projectiles lancés à son encontre.

Alucard souleva nonchalamment l'hémophobe dans ses bras et la maintint pressée contre lui, souriant au temple sans prêter réelle attention à la jeune femme. La réaction qu'il espérait ne se fit pas attendre bien longtemps, la flèche que lui décocha un admirable tireur étira plus largement son sourire sur des canines de prédateur. Scandant, vociférant, menaçant, les elfes ne le déçurent pas. Finalement, même des chasseurs de légumes pouvaient se montrer distrayants !

C'est alors que la mangeuse d'herbes albinos arriva et le questionna. Il lui répondit en gloussant :

- Comment, n'est-ce pas là l'église chrétienne ? Oh, mes plus plates excuses, Dame Elfe, j'étais persuadé que le temple de votre culte se démarquerait par une forêt d'arbres enlacés par ses fidèles et de jolies fleurs à ses entours !

L'atmosphère se tendit, la haine et la rage des elfes soldats lui étaient presque palpables, c'en était jouissif. Toutefois, Arwen intervint auprès de l'albinos, gâchant son effet de ses prières plaintives. Il ne comprit absolument rien de la discussion elfique, s'étonnant même qu'Arwen ait appris ce langage, mais il y reconnut son nom à plusieurs reprises et n'apprécia pas, mais alors pas du tout, la façon dont la jeune femme et les elfes le regardèrent ensuite. Méfiant, il décida qu'il était temps de se montrer sérieux et annonça, le visage dénué de sa précédente expression moqueuse :

- J'avais besoin d'attirer votre attention pour vous parler. La moitié des habitants de Calypta a été frappée par un maléfice qui porte atteinte à leur personnalité. Mes deux disciples en font partie, et je n'ai pas la moindre idée de la façon dont inverser le sort afin de leur rendre leur véritable caractère. En tant que prêtresse et en tant que native de l'empire, j'ai supposé que vous étiez peut-être capable, vous, de le défaire.

A peine consciente de ce qui se passait autour d’elle, Freefall sentit son corps la brûler de l’intérieur. Lorsqu’il la prit dans ses bras, l’aura de son maître la soulagea un peu, interférant avec l’aura sacrée de cette terre. Mais cette proximité ne suffisait pas à la guérir de son mal. Trop de rayonnements sacrés étaient présent dans ce lieu.

Une chose étrange se passa alors. Bien que trop faible pour les commander, plusieurs corbeaux se posèrent alentour. SES corbeaux. Ceux qu'elle avait dressée dans la pleine des duels.

Surprise par l'explication de son maître à leur visite, Arwen s'inquiéta. Ses disciples ? Le mage avait donc créé d'autres vampires que Freefall ? Et enfin, elle réalisa, avec un air encore plus étonné que le précédent, qu'Alucard ne parlait pas de potentiels descendants dont elle aurait à craindre l'agressivité, mais d'elle. Elle fit un pas en sa direction et soutint avec empressement :

- Maître Alucard vous faites erreur !!! Je n'ai pas été touchée par la malédiction, je suis tout à fait normale !

Craignant que l'on lui inverse sa personnalité en voulant la lui restituer alors qu'elle était parfaitement saine, elle lança un regard insistant à Dame Archess, secouant la tête en signe de négation.

De toute évidence, il avait perdu son temps avec la mangeuse d'herbe, et un temps précieux qui plus est. Elle n'entendait rien à ce qu'il disait, s'inquiétait de détails insignifiants quand un sort plus alarmant frappait sa disciple et n'avait pas même appris la malédiction qui était tombée sur Calypta. Même avec tout le mépris qu'il lui avait porté, il semblait qu'il l'avait surestimée. Les elfes, prêtres ou pas, n'étaient décidément bons qu'à enlacer leurs arbres adorés.

Déçu et agacé, Alucard décida de quitter le lieu saint, pressé par le malaise de Sarah et la limite de temps imposée par l'anneau. Il n'y avait plus une seconde à perdre. Ignorant l'affirmation de l'idiote blonde, il trancha d'un ton froid et dédaigneux :

- Je l'ai protégée à ma manière des rayons du soleil. Mais cela ne durera pas, c'est pourquoi vous nous excuserez de ne pas rester plus longtemps pour chanter en l'honneur d'une brindille ou danser au milieu de fougères sacrées, mais nous devons partir.

Il croisa le regard de la kendoka et l'invita d'un signe de tête à le suivre, insistant mentalement alors qu'il la devinait réticente à délaisser la sécurité du quartier templier :

- Que veux-tu faire ici, passer ta journée entière à prier les herbes ? Nous nous dirigeons vers le palais royal, tu n'as rien à craindre du Sahoc, et tu es sous ma protection. Presse-toi, l'anneau ne fera effet que quelques heures, nous n'avons pas la journée devant nous.

Il aurait volontiers laissé à Archess la Niebienne pleurnicharde et menteuse qu'était devenue Arwen. Mais il ne pouvait plus se fier à sa disciple désormais, et il était hors de question de la laisser sans surveillance avec tout ce qu'elle savait de lui. Nul doute qu'en l'état d'esprit dans lequel elle était, elle l'aurait vendu pour la simple satisfaction d'être plus appréciée encore par les chasseurs de légumes.

Une fois qu'il fut assuré que la jeune femme le suivrait, il tourna le dos aux elfes et se dirigea d'une démarche rapide vers le palais, attentif aux sons derrière lui et prêt à répliquer au moindre signe d'attaque. Méfiant, il s'était libéré du poids de l'hémophobe, qu'il avait au préalable laissée tomber dans les bras de la kendoka afin de ne pas être gêné s'il devait combattre. Il espérait toutefois que l'albinos et les siens ne lui barreraient pas le chemin. Lightfellow, l'être le plus proche de la reine Angélique et protecteur de la nécrophile était probablement sa dernière chance de trouver un remède au maléfice qui enlaidissait la personnalité de ses disciples, il fallait qu'ils le rejoignent au plus vite.

De plus en plus nombreux, les corbeaux sentaient la faiblesse de Freefall et, a travers le lien qui les unissaient, étaient venus a elle pour lui donner de leurs forces. Leurs cris résonnèrent dans l’esprit de la caïnite, et la douleur reflua. Le don de la jeune femme avec ces animaux ne venait pas vraiment du sang de Caïn qu’elle avait gagnée, bien que ce même sang rende son don plus puissant et ait, en premier lieu, permit de le réveiller. Le sang de Caïn lui permettait d’étendre son don à d’autres créatures (principalement de la vermine), mais son lien avec ces corbeaux lui venait de quelque chose de bien plus profond.

Un mur de lumière se dressa soudain devant Alucard, l'accueillant de plein fouet dans un bruit sourd. La surprise du choc passée, il se retourna pour foudroyer l'albinos du regard.

- Ai-je le choix ?

Lança-t-il d'un ton sarcastique après qu'elle lui ait "demandé" d'attendre, aidée de sa barrière lumineuse. Par la suite, il ne prêta que peu d'attention à ses affirmations, l'elfe ayant perdu le peu de crédibilité qu'il lui avait alors accordée. Arwen, en revanche, sembla plus affectée par les dires de cette dernière, au grand agacement de son maître. Refusant de laisser l'influence de la mangeuse d'herbes prédominer sur la sienne dans l'esprit de la kendoka, il fit un effort pour trouver des arguments plus convaincants que les précédents.

Tandis qu'il réfléchissait, ses prunelles sang dévisageaient la jeune femme. Voyons, la nécrophile habituelle était franche, téméraire et loyale. Celle-ci était donc logiquement hypocrite -cet aspect là avait été plus que confirmé-, couarde et traître. Il avait beau approfondir ces nouvelles qualités, il n'y trouvait rien dont il puisse tirer profit en l'instant.

Arwen, jusque là hésitante, sembla se décider à se diriger vers Archess, et sa tenue immaculée inspira soudain le mage de sang, qui déclara d'un ton faussement nonchalant dans son esprit :

- Oh, tu ne viens pas alors ? Hm, tant pis c'est dommage. De toute façon, nous n'aurions eu que peu de temps pour dépenser tout l'argent que j'ai sur moi à te rhabiller.

Aussitôt, la jeune femme se retourna, le regard illuminé d'un intérêt sincère et l'interrogea mentalement. Il poursuivit d'un ton calme, bien que l'état de Sarah l'inquiéta de plus en plus :

- N'as-tu pas froid, en simple bustier par ce temps sans chaleur maintenant que tu es débarrassée de ton manteau ? Je voulais te remercier de ton comportement généreux envers ta soeur en passant par le quartier commerçant pour dépenser selon tes envies mais puisque les prières t'importent plus, je te laisse avec la mangeuse d'herbes.

Alors qu'il tournait les talons, il entendit derrière lui des bruits de pas se rapprochant rapidement de lui. Il sourit, fier de lui. La demoiselle était désormais aussi opportuniste et superficielle qu'elle n'avait autrefois été désintéressée et peu soignée.

- Me rhabiller ? Comment cela ?

Soudain intéressée par le programme prévu par Alucard, Arwen attendit sa réponse avec impatience, espérant une confirmation des dépenses illimitées en vêtements qu'elle avait cru comprendre. Et à son plus grand émerveillement, le mage confirma effectivement son désir de remerciement. Il eut à peine le temps de se détourner qu'elle avait couru le rejoindre. Puis, se rappelant la présence d'Archess, elle tourna la tête vers elle et déclara d'un ton soucieux :

- Dame Archess, je suis désolée, je vais suivre Messire Alucard ! Ne vous méprenez pas, je souhaiterais sincèrement rester auprès de vous, mais je ne peux laisser la moitié des calyptiens sous l'emprise de cette malédiction terrible ! Je dois aller enquêter moi aussi à ce sujet afin de délivrer tous les pauvres innocents qui, comme Freefall, ont été frappés injustement. Peut-être ne serais-je qu'impuissante, mais je dois au moins essayer ! Merci de votre bienveillance, et au revoir.

Sur ce, elle suivit docilement le vampire, dissimulant avec difficulté sa hâte d'aller faire les boutique aux frais de celui-ci.

Revenant lentement à elle, la caïnite se sentie désorientée comme si elle sortait d’un rêve. Une voix dans sa tête lui disait qu’on prenait soin d’elle. *Maître.* Pensa-t-elle avec reconnaissance. Mais ce qu'elle entendait n'était pas la voix de son maître, mais le chant des corbeaux. Arwen parla alors d’aider tous les calyptiens, et une voix plus profonde remonta du fin fond de son esprit, l’incitant à aider sa sœur, et a porter le monde entier dans son cœur.

Retrouvant peu à peu ses forces, Freefall put se tenir debout dès qu’ils furent éloignés du temple. L’épuisement de l’anneau ne l’affectait plus, ou plutôt, elle ne le ressentait plus. Mais les nuées de corbeaux qui tournaient dans le ciel y étaient peut-être pour quelque chose.
Quoi qu’il en soit c’était tant mieux, rien que l’idée de devoir boire du sang la faisait pâlir !

Maître ? Est-ce vrai que nous sommes maudites ? Je me sens pourtant tout a fait normale !

Son sourire victorieux fondit en grimace à la compagnie forcée de l'albinos. Malheureusement, celle-ci était certainement moins influencable que l'idiote blonde, et aucune promesse de corruption n'affaiblirait sa détermination à l'ennuyer. Il allait devoir la supporter tout le long, en plus des deux imbéciles niaises qu'étaient devenues ses disciples. Il soupira. Nécrophile et sa "tendre" Sarah lui manquaient. Plus motivé que jamais à les retrouver, il se contenta d'un bref regard assassin vers la mangeuse d'herbes et partit pour le palais royal.